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La Licorne et les forces républicaines patrouillent pour sécuriser Abidjan

L’insécurité reste un souci majeur dans la capitale économique ivoirienne. Afin de pacifier les rues d'Abidjan, la Licorne et les forces républicaines patrouillent à la recherche d'hommes armés qui multiplient les pillages et les violences.

À Abidjan, même si le calme revient progressivement depuis l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo, lundi 11 avril, les pillages et violences sont encore loin d’avoir été éradiqués.

Il est 7h30, l’heure du départ pour l’une des patrouilles de la force Licorne, chargée de surveiller la zone nord de la ville, théâtre principal de la bataille d’Abidjan. Comme de nombreuses autres habitations, la maison d’Ake N’Gbo, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, grouille d’activités.

Dans l’allée centrale qui mène à la porte du bâtiment, une vingtaine de pillards quittent les lieux à l’arrivée de la patrouille. Parmi les fuyards, des hommes, mais aussi des femmes et des enfants emportent tout ce qu’ils peuvent.

Au micro du journaliste Karim Hakiki, envoyé spécial de FRANCE 24 à Abidjan, l’un des pillards détaille ce qu’il reste encore à récupérer dans les murs de la bâtisse : "Il y a des voitures dedans. Il y a beaucoup d’affaires… ses habits aussi. Il y a de tout dedans en fait."

Après avoir fouillé la maison, la patrouille Licorne découvre effectivement "de tout" : des chargeurs de Kalachnikov, des grenades lacrymogènes et même plusieurs obus. À Abidjan, il y a toujours de nombreuses armes en circulation. Pour le président Ouattara la priorité de l’après-Gbagbo est justement de retrouver ces "caches d’armes" et de désarmer les miliciens.

Patrouilles mixtes

De nombreux habitants réalisent progressivement que l’arrestation de Laurent Gbagbo n’a pas suffi à mettre fin au climat de confusion qui dure depuis le mois de décembre, comme le témoigne cette habitante du quartier de Cocody, au micro de notre reporter : "C’est maintenant que le plus dur commence. Avec la chute de Laurent Gbagbo, on pensait que ça irait mieux mais bon... on voit que de jour en jour, ça s’empire. On est dans l’insécurité, on ne sait pas qui fait quoi, qui a des armes."

Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) du président Ouattara prennent le relais de l’opération de sécurisation du secteur. Depuis quelques jours, les deux armées travaillent en coopération étroite, explique le lieutenant Laurent Dumont au micro de FRANCE 24 : "On fait du contrôle de zone au nord et au sud des ponts d'Abidjan de manière à sécuriser la zone et permettre à la population, avec l'aide de l'ONU et les FRCI, d'être plus en sécurité et de reprendre une vie normale."

Mercredi, en conférence de presse, le président Ouattara s’est donné "deux mois" pour pacifier le pays, avec le concours des "forces impartiales". L’ONU, pour sa part, a annoncé la composition d’équipes mixtes composées des forces de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et des forces françaises, qui patrouilleront ensemble pour sécuriser les rues d’Abidjan.