![La Côte d'Ivoire n’est pas qu'une "république du cacao" La Côte d'Ivoire n’est pas qu'une "république du cacao"](/data/posts/2022/07/16/1657957467_La-Cote-d-Ivoire-n-est-pas-qu-une-republique-du-cacao.jpg)
La crise politique en Côte d'Ivoire a rappelé à la communuaté internationale la place qu'occupe le cacao dans l'économie ivoirienne. Pourtant, le pays dispose d'autres ressources. Panorama sur ces exportations dont on ne parle pas.
Sans le cacao, rien ne va plus en Côte d’Ivoire. Une affirmation répétée tant de fois par des articles de presse qu’aux yeux du monde, le pays s’est mué en république du cacao. Le contrôle de cette filière a été considéré comme un enjeu stratégique dans le conflit qui oppose depuis les élections présidentielles de novembre 2010 le président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et le chef d’État sortant Laurent Gbagbo.
Pourtant, la Côte d’Ivoire ne produit et n’exporte pas que du cacao, loin de là. Le chocolat et les autres produits dérivés de cette fève n’ont pas fait, à eux seuls, du pays la première puissance économique de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UMEAO) et 16e économie africaine d’après l’OCDE.
Si la Côte d’Ivoire est à ce point marquée du sceau du cacao, c’est qu’elle concentre à elle seule 40% de la production mondiale. La filière représentait également, en 2009, un tiers des exportations du pays. Pourtant, jusqu’à 2008, la principale source de revenus des exportations était le pétrole, et non le cacao. La tendance s’est inversée essentiellement à cause de l’explosion des prix du cacao. Mais le combat pour la première place entre ces deux ressources est serré, comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous.
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Si le reste des denrées exportées paraît négligeable, il représente tout de même 3,5 milliards de dollars pour l’économie ivoirienne sur les 10,3 milliards de dollars d’exportations réalisées en 2009. En tête de ce peloton des exportations oubliées, le caoutchouc. La Côte d’Ivoire est le principal réservoir africain de caoutchouc avec 205 000 tonnes produites en 2009. Avant le déclenchement de la crise post-électorale ivoirienne, le gouvernement avait mis en place un programme pour tripler sa production en quinze ans.
Avec Abidjan, Espoir et San Pedro, la Côte d’Ivoire est l’une des principales puissances portuaires de l’Afrique subsaharienne. Le pays a su capitaliser sur cet avantage géographique pour développer les activités de constructions navales : les bateaux représentent la quatrième exportation de la Côte d’Ivoire. La filière du bois, principale ressource du pays dans les années 1980, a souffert du développement des plantations de cacao puis de café et, plus récemment, d’huile de palme.
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L’évolution récente montre que la Côte d’Ivoire tente d’être moins dépendante de son agriculture, à l’exception notable du cacao. La plupart des produits qui ont connu une augmentation de leurs exportations entre 2008 et 2009 proviennent soit de l’exploitation minière (comme l’or et le fer), soit de la transformation de matière première telle que le bois ou de ressources naturelles. Quoi qu'il en soit, l'agriculture reste l'activité le plus pourvoyeuse d'emploi pour les Ivoireins. En 2008, 66% de la population active vivait de l’agriculture.
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