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À Puteaux, les tweets de la discorde entre candidats MoDem et UMP

Le Tribunal de grande instance de Nanterre a donné raison à Christophe Grébert, candidat MoDem, poursuivi par son adversaire UMP, Vincent Franchi. Ce dernier lui reprochait d’utiliser son fil Twitter à des fins de "propagande".

Non, Twitter n’est pas une arme de propagande électorale massive. Du moins, pas dans le cas de Christophe Grébert, candidat MoDem (parti de François Bayrou) aux élections cantonales, à Puteaux (92). Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Nanterre lui a donné raison, vendredi, dans le litige qui l’opposait à son adversaire UMP, Vincent Franchi.

Les tweets de Christophe Grébert "ne peuvent être regardés comme des messages de soutien à un candidat, de nature à faire pression sur les électeurs, qui revêtiraient un caractère de propagande", écrit en effet le juge des référés. Vincent Franchi, qui se présente sous la bannière UMP, avait trainé la veille son adversaire centriste en justice. Il reprochait à Christophe Grébert d’utiliser son fils twitter à "des fins de propagande" le jour du premier tour de l’élection cantonale. C’est la première fois que le site de microblogging se trouvait au centre d’une procédure judiciaire électorale en France.

A l’appui de sa plainte, Vincent Franchi - contacté sans succès par F24.com - avait brandi plusieurs gazouillis de son adversaire. "Le maire de Puteaux aurait donné consigne de ne pas donner de repas aux assesseurs. J'ai dû mal à croire", écrivait ainsi le dimanche 20 mars Christophe Grébert. Pour le candidat UMP, il s’agissait d’une attaque indirecte à son encontre. En effet, Joëlle Ceccaldi-Raynaud est non seulement première édile de la ville mais aussi sa... mère.

Ambiance à la veille du second tour...

Christophe Grébert a hésité entre stupéfaction et posture outrée. "Cela fait trois ans que j’utilise Twitter et je n’ai jamais eu de soucis " explique-t-il. Et d'ajouter : "Cela prouve que mon adversaire est à court d’idées et tente de me censurer." Au premier tour, Christophe Grébert est arrivé en deuxième position, avec 16,82% des voix, derrière Vincent Franchi (39,96%). Le candidat MoDem peut ainsi espérer un bon report de voix de la part des sympathisants socialistes et des Verts.

Il reconnaît cependant que Twitter peut servir d’arme politique. "C’est pour cela que le jour du premier tour, je n’ai fait que rapporter les faits, sans donner de consignes politiques", souligne Christophe Grébert. Il s’est par ailleurs engagé à ne pas utiliser le service de microblogging le jour du second tour - ce que Vincent Franchi analyse sur son blog comme une victoire.

Christophe Grébert avait déjà eu maille à partir avec la famille Ceccaldi-Raynaud. Avant d’être candidat MoDem aux élections cantonales, il s’est fait un nom comme opposant virulent au maire sur son blog MonPuteaux.com. Il y dénonce régulièrement une "culture du clientélisme et du népotisme". Des prises de position qui lui ont valu plusieurs poursuites judiciaires, qui ont toutes abouti à des relaxes.