Le coût pour l'économie nippone de la catastrophe survenue le 11 mars au Japon sera bien plus élevé que celui du tremblement de terre de Kobe, selon un rapport de l'institution publié lundi. Le pays devrait toutefois se ressaisir rapidement.
Un impact réel mais limité dans le temps : telle est la première évaluation des dégâts provoqués par le séisme et le tsunami du 11 mars sur l’économie japonaise fournie par la Banque mondiale. Dans un rapport publié ce lundi, l'institution explique que l’archipel devrait connaître une nouvelle période de récession pendant quelques mois et que la catastrophe devrait lui coûter entre 2,5 % et 4 % de son PIB en 2011. Par comparaison, les conséquences économiques du séisme de Kobe, qui avait fait 6 434 victimes en 1995, paraissent minimes (voir tableau).
La Banque mondiale souligne toutefois que, comme en 1995, la reconstruction du pays va permettre au Japon de renouer avec la croissance à partir de la mi-juin. Celle-ci estime par ailleurs qu'il faudra quatre ans aux autorités pour rebâtir le pays.
"Compte tenu du poids économique du Japon dans la région, les événements tragiques [du 11 mars] vont sans aucun doute avoir un impact sur les autres pays de l’Asie du Sud-Est", reconnaît dans un communiqué Vikram Nehru, économiste en chef en charge de la région Asie de l’Est à la Banque mondiale. Le Japon est impliqué dans 9 % des échanges commerciaux réalisés dans la région.
L’Indonésie, notamment, qui exporte un cinquième de ses produits vers l'archipel nippon, risque de connaître un trou d'air dans les prochains mois. Les autres pays les plus exposés sont les Philippines, le Vietnam et la Thaïlande.
Vikram Nehru estime, cependant, que les conséquences négatives du séisme devraient être "de courte durée". En 1995, il avait fallu moins d’un an au Japon pour retrouver 85 % de ses capacités d’importation.