Considéré par la presse internationale comme l’une des sources d’informations les plus fiables sur l’évolution de la situation à Benghazi, le fondateur de la web-télé Libya Alhurra a été tué par un sniper, samedi.
Fondateur de la web-télé Libya Alhurra, le cyberactiviste Mohammed al-Nabbous est décédé samedi à la mi-journée à l’hôpital de Benghazi, quelques heures seulement avant le début de l’intervention de la coalition internationale en Libye. Sorti un peu plus tôt pour réaliser de nouvelles vidéos de l’attaque des forces loyales à Mouammar Kadhafi sur la ville, il a été victime d’un tir de sniper.
Sa mort a été confirmée en milieu d’après-midi par sa femme, enceinte, dans un enregistrement audio posté sur le site. Des sanglots dans la voix, on peut entendre celle-ci dire : "Mohammed est décédé pour [la libération de la Libye, NDLR]. Ce qu’il a commencé, nous devons le poursuivre, quoi qu’il arrive".
Symbole en devenir de la révolution libyenne
Âgé de 28 ans, Mohammed al-Nabbous a lancé le site Libya Alhurra le 17 février dernier, au premier jour des manifestations hostiles au régime de Mouammar Kadhafi. La plateforme internet de cet ingénieur en télécom de profession est rapidement devenue l’une des sources d’informations les plus fiables des médias internationaux pour suivre l’évolution de la situation à Benghazi. Grâce à la diffusion de ses reportages sur Internet, Mohammed al-Nabbous a également contribué à faire connaître l’hostilité croissante du peuple libyen à l’encontre de Mouammar Kadhafi.
Mohammed al-Nabbous est la deuxième victime du conflit à trouver la mort alors qu'il tournait des images. La semaine dernière déjà, un caméraman d'Al-Jazira avait été tué dans une embuscade près de Benghazi.
Dans l’une des dernières vidéos qu’il a postées sur son site, Mohammed Al-Nabbous cherchait à montrer les conséquences d’un bombardement sur des civils. Dans celle-ci, on l’entend dire face à la webcam : "Il faut l’arrêter [Kadhafi, NDLR]."
À la nouvelle de sa mort, de nombreux médias lui ont rendu un hommage appuyé, certains allant jusqu’à le présenter comme le symbole en devenir de la révolution libyenne.