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Accompagné d'une vingtaine de ministres, le chef du gouvernement a détaillé, à Lyon, le millier de chantiers qui composent le plan de relance de l'économie française. Tout en appelant ses concitoyens à "se serrer les coudes".

AFP - François Fillon a décliné lundi "concrètement" son plan de relance de l'économie, avec notamment la mise en place accélérée de 1.000 chantiers dans tout le pays, mais de l'aveu même du Premier ministre, il ne devrait pas suffire à éviter la récession et donc l'augmentation du chômage.

Le chef du gouvernement a embarqué dans la matinée avec 18 ministres et secrétaires d'Etat à bord d'un TGV rebaptisé "train de la relance".

Direction Lyon pour un Comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT), dans les locaux de la préfecture, cernée par un important dispositif de sécurité tenant à distance quelque 500 manifestants.

En détaillant les 26 milliards votés par le Parlement "pour dynamiser l'activité", M. Fillon a voulu sonner "la mobilisation nationale urgente et concrète" face à la crise économique, appelant "tous les Français à se serrer les coudes".

Ce plan de relance axé sur l'investissement est pour le chef du gouvernement une réponse "aux doutes, aux peurs, aux contestations" qui se sont exprimés jeudi dans des manifestations d'ampleur.

Plus d'un tiers de cette somme (11,5 milliards) servira à améliorer la trésorerie des entreprises souvent étranglées par la crise.

L'Etat a également recensé 1.000 projets déjà programmés mais qui seront "anticipés" par l'injection "dès cette semaine" de 10,5 milliards de l'Etat en plus des 4 milliards investis par les entreprises publiques.

Ainsi, 870 millions d'euros iront à 149 chantiers d'infrastructures de transports, 731 millions à l'enseignement supérieur et à la recherche ou bien encore 620 millions à la rénovation du patrimoine.

Selon le gouvernement, tous les projets retenus ont "un fort impact économique et social", sont "prêts à démarrer tout de suite" et sont répartis "sur tout le territoire national", quelle que soit la couleur politique des collectivités locales.

Mais cet apport de "crédits nouveaux" qui grèvent le budget de l'Etat, a admis François Fillon, ne permettra pas à la France de se tenir "à l'écart" du ralentissement économique mondial.

Dans le train, Christine Lagarde avait déjà enterré tout espoir d'une croissance positive, même minime, pour 2009. La ministre de l'Economie s'attend à de très mauvais chiffres pour le quatrième trimestre 2008 avec "un effondrement jamais vu" de la production industrielle.

Même pessimisme du côté du chômage qui a augmenté de 45.000 demandeurs d'emplois en décembre. Au mieux, a indiqué M. Devedjian, les investissements du plan de relance éviteront la destruction d'emplois menacés.

M. Fillon a cependant écarté toute autre réponse à la crise, estimant que les critiques, y compris celles de son propre camp, "n'ont pas de sens". Son prédécesseur à Matignon Dominique de Villepin a invité l'éxécutif "à corriger la route", fustigeant "un investissement saupoudré".

Quant à l'opposition qui a proposé une relance par la consommation, le Premier ministre l'a qualifiée "d'irresponsable". Martine Aubry a demandé lundi à Nicolas Sarkozy de réunir "sans délai toutes les forces vives du pays" pour définir "enfin" un plan de relance. Le parti communiste a dénoncé de son côté "un service minimum".

Interrogé sur la possibilité que la France soit aujourd'hui "en faillite", le chef du gouvernement a jugé "ce mot excessif", jugeant qu'elle était dans "une situation bien meilleure que beaucoup d'autres pays européens".

En septembre 2007, il avait pourtant repris à son compte cette expression, déclenchant une vive polémique.