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Le Queensland dévasté par les inondations

Direction le Queensland, région ravagée par des inondations sans précédent ces derniers mois. Au moins 35 personnes ont perdu la vie et les dégâts se chiffrent à des centaines de millions d'euros. La ville de Rockhampton a particulièrement souffert. Nos envoyés spéciaux sont allés rencontrer ses habitants, déterminés à rester chez eux.

Les inondations record qui ont touché plus d’un tiers de l’état du Queensland - soit la France et de l’Allemagne réunies -  n’ont pas épargné la ville de Rockhampton, chef lieu de la région centre du Queensland. Quasiment coupée du monde, la ville est difficile d’accès. Les routes sont bloquées, l’aéroport fermé. Le plus proche est à Mackay, à 4 heures de route au nord de la ville.

La route de nuit vers Rockhampton est longue. Les éclairs au loin font écho aux alertes météo diffusées en continu sur la radio locale.

Les appels à la prudence ont été entendus par les locaux qui ont déserté la route. La monotonie du voyage n’est interrompue que par le bruit des centaines de crapauds qui disparaissent sous le capot de la voiture…

Bienvenue sous les tropiques!

Le lendemain, Rockhampton se réveille sous un grand ciel bleu. Les nuages auront évité la ville. Les habitants sont soulagés. Les inondations viennent juste d’atteindre leur pic et de nouvelles pluies ne seraient pas les bienvenues.

Un tiers de la ville est sous l’eau, lui donnant des airs de ville fantôme. Ce sont les pires inondations que le Queensland ait connu au cours des cinquante dernières années.

Nous nous acheminons vers le quartier le plus affecté : Depot Hill, banlieue défavorisée, construite dans une zone inondable.

Le spectacle est impressionnant. Les rues de Depot Hills se sont transformées en rivières et l’on ne peut circuler qu’en bateau. L’eau a envahi les maisons construites de plein pied. Les maisons sur pilotis y ont échappé de peu. L’eau vient littéralement lécher leur pas de porte.

L’accès y est de plus en plus difficile. Les serpents – et certains parlent même de crocodiles – ont infestés les eaux alentours.

Malgré les conditions de vie difficiles, certains résidents ont décidé de rester chez eux. Naufrages dans leur propre quartier, ils restent sur leur “île” pour défendre leur maison. Leur unique possession dans la plupart des cas.

Prêts à braver les éléments, les familles s’organisent et vivent avec les moyens du bord. Un générateur, quelques boites de conserve, des livres pour occuper le temps… Mais le plus important reste l’accès à un bateau qui assure l’accès aux soins sur le « continent ».
Dans la partie sèche de Rockhampton, un centre d’évacuation tenu par la Croix Rouge australienne a été ouvert. Les réfugiés y trouvent un toit, de quoi manger et un peu de réconfort. Une navette assure les aller-retours vers le centre d’assistance où une armée de volontaires distribuent un peu d’argent afin d’aider les sinistres a passer le cap des premiers jours.

Il faudra des semaines, voire des mois, pour que Rockhampton et l’ensemble du Queensland se relèvent de cette épreuve. La reconstruction, digne de l’après-guerre, ne pourra se faire sans l’intervention de l’armée.

L’intensité des pluies qui se sont abattues sur le Queensland demeure inexpliquée. Mais la température des océans continue d’augmenter et le pire est à craindre. Qui dit océans plus chauds dit monde plus humide… L’Australie n’en est pas a sa dernière pluie.