Au moins 15 personnes ont péri dans deux attentats-suicides visant les forces de sécurité et des pèlerins chiites, dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad. Cet ancien bastion d'Al-Qaïda demeure l'une des régions les plus violentes du pays.
AFP - Au moins 15 personnes ont été tuées et 80 blessées mercredi matin dans deux attentats suicide à la voiture piégée au nord-est de Bagdad contre les forces de sécurité irakiennes et des pèlerins chiites, a-t-on appris auprès de sources médicale et de sécurité.
L'attaque la plus meurtrière a été commise vers 10H00 (07H00 GMT) dans le centre de la capitale provinciale, Baqouba, à 60 kilomètres de Bagdad, quand un kamikaze au volant d'une ambulance remplie d'explosifs a précipité son véhicule contre l'entrée principale d'une base des forces de sécurité, a indiqué un responsable du commandement des opérations de la ville.
"Nous avons reçu 13 corps et admis 64 blessés", a déclaré à l'AFP le docteur Firas al-Doulaimi, qui exerce à l'hôpital général de la ville. Il avait auparavant fait état de trois tués et 64 blessés.
La cible de cet attentat était une base de la force chargée de la protection des bâtiments officiels. Le lieu de l'attaque a été bouclé par les forces de sécurité, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Une heure et demie plus tard, un autre kamikaze a fait exploser son véhicule au milieu de pèlerins chiites dans la localité de Ghalbiya, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Baqouba, selon un responsable du commandement des opérations de la province.
Il a précisé que cet attentat avait fait deux morts et 16 blessés, parmi lesquels le vice-gouverneur de la province, Saadek al-Husseini, qui était venu saluer ces pèlerins se rendant aux célébrations de l'Arbaïne à Kerbala, à 110 kilomètres au sud de Bagdad.
Trois des gardes du corps du vice-gouverneur ont également été blessés.
Des millions de chiites célèbrent chaque année l'Arbaïne, marquant le quarantième jour après l'Achoura, qui commémore le martyre en 680 de Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de l'imam Ali.
Ancien bastion d'Al-Qaïda, la province de Diyala demeure l'une des plus violentes d'Irak, du fait d'importantes tensions ethniques et confessionnelles.
Au plan national, les violences sont aujourd'hui sans comparaison avec le niveau qu'elles avaient pu atteindre en Irak en 2006 ou 2007, mais les attentats y demeurent quasi quotidiens.
Selon un responsable du ministère de l'Intérieur, 50 personnes ont péri et 150 ont été blessées dans cette attaque, la plus meurtrière en Irak depuis le carnage du 31 octobre dans la cathédrale syriaque catholique de Bagdad.
Il s'est agi du premier attentat d'envergure depuis l'investiture du nouveau gouvernement de Nouri al-Maliki, qui a fait de la sécurité une des priorités de son mandat.
Ces attentats illustrent de nouveau les difficultés de la police et de l'armée irakiennes à mener à bien leur tâche. Depuis la fin de la mission de combat de l'armée américaine le 31 août 2010, elles doivent assumer seules les missions de sécurité, mais continueront de bénéficier jusqu'à la fin de l'année de l'expertise des forces américaines.