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La tempête Tomas atteint les côtes haïtiennes

La tempête tropicale Tomas, qui pourrait se transformer en ouragan, marque déjà sa présence sur l'île d'Haïti avec de fortes précipitations et des vents violents ayant déjà provoqué au moins un mort. L'alerte rouge est décrétée.

AFP - Vents et pluies commençaient à balayer Haïti jeudi en fin de journée, signes annonciateurs de l'arrivée de la tempête tropicale Tomas qui a déjà fait un mort dans le pays et risquait de se transformer en ouragan dans les heures qui viennent.

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"Il n'y a pas d'endroit sûr"

Le ministre haïtien de l'Intérieur Paul-Antoine Bien-aimé a annoncé jeudi soir qu'une personne était morte en Haïti en tentant de traverser une rivière en crue dans un véhicule. Il a estimé que cette victime devait être imputée à l'arrivée de la tempête tropicale Tomas.

La tempête se trouvait à 00H00 GMT vendredi à 425 km à l'ouest-sud-ouest de Port-au-Prince, avec des vents soufflant à 95 kmh qui se renforçaient, selon les météorologues américains du Centre national des ouragans (NHC).

Tomas progressait vers le nord-nord-est à 13 kmh et le centre de la tempête devrait "passer près de la Jamaïque et de Haïti ce soir", a précisé jeudi le NHC. Tomas devrait se "renforcer au cours des 48 prochaines heures" et pourrait se transformer en ouragan en passant au-dessus d'Haïti.

Le Premier ministre Jean-Max Bellerive a appelé ses concitoyens à se protéger en acceptant de quitter les zones dangereuses.

"Mes soeurs et frères, quittez les zones à risque, je vous en supplie. Il est important de suivre les mots d'ordre", a conseillé M. Bellerive lors d'une intervention télévisée en compagnie des principaux ministres du gouvernement.

"Il y aura des averses et du vent sur tout le pays, ne soyez pas têtus, déplacez-vous si vous êtes dans des endroits fragiles", a imploré le Premier ministre.

L'alerte rouge a été décrétée sur l'ensemble du territoire.

A 10 kilomètres de Port-au-Prince, le camp de Corail Cesselesse, où des milliers d'Haïtiens vivent sous des toiles de tente depuis le séisme dévastateur du 12 janvier, était partiellement en train d'être évacué jeudi soir alors que les premières gouttes de pluies faisaient leur apparition.

"Protége le bébé, on se verra après le mauvais temps", lâchait Esnel Verdieux à sa femme, tandis qu'elle montait dans un camion de l'ONU pour fuir le camp menacé par Tomas.

Les véhicules de l'ONU embarquaient une cinquantaine de personnes, des mères accompagnées de leurs nourrissons et des personnes âgées notamment. Direction: un hôpital où près de 2.000 personnes devaient trouver refuge pendant le passage de la tempête.

Esnel regardait sa femme et son bébé quitter le camp, avec l'espoir qu'ils seront épargnés par les intempéries. Alors que certains paniquent devant la menace de Tomas, lui veut faire face. "Je vais rester ici, a-t-il dit. Je laisse partir ma femme et notre enfant de deux ans".

Le ministre de la Santé publique Alex Larsen a prévu une aggravation de l'épidémie de choléra qui a fait près de 450 morts dans le pays depuis quelques semaines en raison des inondations à venir. "La situation va s'aggraver davantage si vous n'observez pas les consignes d'hygiène", a-t-il dit aux Haïtiens à la télévision.

Les mouvements de population attendus "risquent, avec les inondations potentielles et la dégradation conséquente des conditions sanitaires, d'augmenter considérablement le risque de propagation du choléra, notamment dans la capitale", a averti de son côté l'Agence française d'aide à la coopération technique et au développement (Acted) dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont dépêché mardi un porte-hélicoptères devant apporter une aide humanitaire, tandis qu'à Port-au-Prince, l'ONU a mis de côté des vivres pour répondre aux besoins de 1,1 million de personnes.

Lors de son passage samedi à Sainte-Lucie, une île située au sud de la Martinique, Tomas a fait 14 morts. Tomas, alors à l'état d'ouragan, avait frappé l'île avec des vents soufflant à 150 kmh.