La Banque mondiale a publié son classement annuel du climat des affaires dans les divers pays du monde. Pour la cinquième année consécutive, Singapour arrive en tête. La France se classe 27e.
La Banque mondiale ne tarit pas d’éloges sur Singapour. Pour la cinquième année consécutive, cet État arrive en première position du classement des pays où il fait bon travailler et faire des affaires. La France, quant à elle, pointe à la 27e place.
L’institution a comparé, dans son rapport publié mercredi, 183 États selon neuf critères comme le nombre de créations d’entreprises, les impôts, la facilité à obtenir des prêts ou un permis de construire.
Le classement de Singapour n'étonne pas Gautier Andreotti, un informaticien suisse de 49 ans, qui travaille dans ce pays depuis cinq ans : "Dans la mesure où tout est fait pour le business, on peut dire qu’il s’agit d’un vrai paradis pour les affaires. À Singapour, créer son entreprise se fait intégralement en ligne, prend à peine une heure et coûte 15 dollars", raconte ce consultant, qui a également collaboré au site des Observateurs de France 24.
Goût du risque
Au préalable, Gautier Andreotti avait essayé, en Suisse, de créer sa propre entreprise. "Mais très vite, on m’a demandé de payer 20 000 francs suisses, c’est quand même une autre approche", raconte-t-il.
Rien à voir, donc, avec Singapour, où pour réussir il faut avoir "un certain état d’esprit", reconnaît-il, et accepter, par exemple, de n'avoir aucun avantage social. "Vu d’ici, le combat français contre la réforme des retraites est incompréhensible, ça donne un peu l’impression de la vieille Europe qui s’endort", commente-t-il.
À Singapour, en effet, "si tout est facile pour créer son entreprise, en contrepartie, il n’y a pas de retraite, d’allocation chômage ou encore d’assurance maladie", souligne-t-il. Pire : ceux qui n'ont pas le statut de résident permanent sont priés de quitter le pays s'ils n'ont pas trouvé ou retrouvé un emploi en trois mois.
Gautier Andreotti relève également une certaine pression sur les salaires ces dernières années, notamment dans le secteur informatique. "De plus en plus de travailleurs du sous-continent indien arrivent et tirent les salaires vers le bas d’environ 20 %", déplore-t-il.