
La plupart des bureaux de vote ont ouvert et les Américains commencent à voter pour renouveler le Congrès. Les derniers sondages confirment l'hypothèse d'une victoire des républicains et d'un vote sanction contre Obama.
Suivez notre édition spéciale sur les élections américaines de mi-mandat et l'annonce des résultats en direct cette nuit de 1 heure à 9 heures sur FRANCE 24
Après des mois d'une campagne souvent tendue entre démocrates et républicains, les Américains sont appelés à se rendre aux urnes ce mardi. En jeu, les 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 sièges de sénateurs (sur 100) et 37 postes de gouverneurs (sur 50). Plus largement, ces élections législatives de mi-mandat, ou "mid-terms", se présentent comme un revers politique annoncé pour le président Barack Obama.
Le scrutin, qui a débuté dans plusieurs États, doit s'achever à minuit, heure locale (4 heures GMT) en Alaska et à Hawaii.
La participation aux élections législatives américaines semblait élevée, ont affirmé des observateurs électoraux de plusieurs États mardi, tandis que démocrates et républicains exhortaient leurs partisans respectifs à se rendre aux urnes.
En colère contre le président Obama, les républicains devraient rafler la majorité à la Chambre des représentants et réduire considérablement la majorité démocrate au Sénat. De leur côté, les démocrates doivent mobiliser l’ensemble de leurs troupes pour éviter une humiliation électorale.
"Les derniers sondages ne se présentent pas bien pour les démocrates, commente Emmanuel Saint-Martin, correspondant de FRANCE 24 à New York. On parle de 10, voire 15 points d'avance pour les républicains. On s'attend littéralement à une vague rouge, la couleur des républicains, en tout cas pour la Chambre des représentants."
Pour l'emporter à la Chambre basse, les républicains ont besoin de 39 sièges supplémentaires. Un score qui paraît tout à fait à leur portée : analystes et sondeurs estiment qu'ils pourraient conquérir 45 ou même 50 sièges, et ainsi renverser la présidente de la Chambre des représentants qui officie depuis 2006, Nancy Pelosi.
Huit États-clés
Au Sénat en revanche, la bataille s'annonce plus serrée. "Les démocrates y ont une certaine avance et on ne renouvelle le Sénat que partiellement", explique Emmanuel Saint-Martin. Il est possible que les démocrates, et donc Barack Obama, puissent garder cette Chambre."
Huit États - la Californie, Washington, le Nevada, le Wisconsin, le Colorado, la Pennsylvanie, l'Illinois et la Virginie-Occidentale -, où l'issue de la bataille apparaît incertaine, devraient notamment cristalliser l'attention. Si les républicains l'emportent dans sept de ces circonscriptions, la Chambre haute basculera dans leur camp.
it
Au Nevada par exemple, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, affronte l'ultra-conservatrice Sharron Angle, donnée gagnante d'un point selon un sondage de l'institut Public Policy Polling. L'ancien président Bill Clinton a lui fait le déplacement jusqu'en Virginie-Occidentale, pour soutenir le candidat démocrate Joe Manchin.
La mobilisation des jeunes, des Noirs, des femmes et des Latinos, qui avaient massivement voté Obama en novembre 2008, devrait également influer sur le résultat.
Vote sanction contre Obama
Deux ans après sa large victoire à l'élection présidentielle, Barack Obama paie le prix d'une économie mal-en-point et d'un mécontentement des Américains, déçus par sa politique, malgré la mise en œuvre de plusieurs réformes significatives. Ces élections vont certainement le contraindre à repartir sur de nouvelles bases. "Ce n'est pas inédit du tout aux États-Unis, nuance Emmanuel Saint-Martin. Ronald Reagan avait perdu cette élection de mi-mandat, Bill Clinton également... Le système institutionnel et électoral veut que très souvent, le président doive concilier avec une majorité au Congrès différente de sa couleur politique."
itToute la question concerne finalement l'ampleur de la victoire des républicains - qui déterminera la marge de manœuvre dont disposera Barack Obama pour la suite de son mandat -, mais aussi des plus extrémistes, comme les membres du Tea Party. "Si ces élections sont une vraie victoire pour la frange la plus conservatrice des républicains, cela rendra évidemment les choses plus difficiles pour Barack Obama", précise Emmanuel Saint-Martin.
Outre le coût politique pour le président américain, ces élections sont aussi présentées comme les plus onéreuses de toute l'histoire des États-Unis : elles auront coûté entre 3 et 4 milliards de dollars. "En janvier dernier, la Cour suprême des États-Unis a tranché : désormais, on ne peut plus mettre aucune limite à l'argent qui peut être dépensé pour une campagne électorale, au nom du 1er amendement sur la liberté d'expression, a expliqué Paul Vallet, enseignant à Sciences Po, à FRANCE 24. L'audiovisuel est le relais principal pour toucher les électeurs lors des 'mid-terms', ce qui demande un investissement considérable".