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Trois condamnés à mort dans l'affaire du lait contaminé

Trois hommes ont été condamnés à mort, dont l'un avec sursis, pour leur implication dans le scandale du lait trafiqué à la mélamine, qui a tué six enfants. Au total, 300 000 nourrissons chinois ont été intoxiqués en 2008.

AFP - Trois hommes ont été condamnés à mort, dont l'un avec sursis, pour leur implication dans le scandale du lait trafiqué à la mélamine qui a tué six enfants l'an dernier en Chine et en a rendus malades 300.000, a annoncé jeudi l'agence Chine Nouvelle.

Ces verdicts sont les premiers à tomber alors qu'un tribunal de Shijiazhuang, dans la province de Hebei (nord), a commencé a égréner les condamnations de 21 accusés ayant comparu fin décembre au procès du lait contaminé à la mélamine.

Zhang Yujun, qui a produit et écoulé quelque 600 tonnes du lait frelaté, a été le premier accusé condamné à mort pour avoir mis en danger la sécurité publique, a annoncé le tribunal cité par l'agence.

Un autre accusé a été également condamné à la peine de mort, quelques mois après ce scandale qui avait créé une véritable psychose en Chine et entraîné à travers le monde le retrait des produits chinois contenant du lait des magasins.

Un 3e homme a été condamné à la peine capitale, mais avec sursis, a ajouté Chine Nouvelle sans fournir de précisions.

Le tribunal a également condamné à la prison à vie un 4e accusé, Zhang Yanzhang, qui avait acheté de la poudre de lait trafiquée à Zhang Yujun et en avait revendu quelque 230 tonnes.

Les médias avaient indiqué auparavant que les condamnations des 21 personnes jugées fin décembre pour "production et vente de produits alimentaires toxiques et dangereux", dont l'ancienne patronne de Sanlu, principal producteur incriminé dans la crise du lait contaminé, seraient annoncées ce jeudi.

L'ex-patronne de Sanlu, Tian Wenhua, 66 ans, a plaidé coupable de la vente de produits douteux et reconnu avoir tardé à alerter les autorités, selon la presse. Sanlu, qui était l'un des plus gros producteurs de lait en Chine, a son siège à Shijiazhuang.

Mme Tian avait pour co-accusés trois anciens hauts cadres de Sanlu, dont l'un avait comparu en chaise roulante, ayant perdu l'usage de ses jambes après une tentative de suicide.

Sanlu a été accusé d'avoir étouffé l'affaire pendant plusieurs mois avant d'avertir les autorités locales, lesquelles, à la veille de l'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, ont également tardé à réagir.

L'enquête a permis de déterminer que 22 sociétés ont vendu du lait trafiqué avec la mélamine, produit destiné aux colles, aux résines ou aux engrais qui simule, lors des tests de contrôle, un apport en protéines.

Les 22 entreprises laitières ayant mis sur le marché des produits frelatés ont, de leur côté, annoncé la création d'un fonds spécial d'indemnisation, doté de 160 millions de dollars.

Mais familles et avocats des victimes ont critiqué l'initiative, soulignant que certains parents d'enfants tombés malades ne recevraient que 300 dollars.

Le scandale a également mis à mal la réputation des produits chinois dans le monde entier et les autorités ont promis de faire toute la lumière et de réformer le système de contrôle de la chaîne alimentaire.