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Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites

Quelque 480 000 personnes manifestaient dans le pays à la mi-journée selon un premier bilan du ministère de l'Intérieur contre 500 000 à la même heure le 12 octobre. Au total, 266 manifestations sont prévues pour cette 6e journée d'action.

Grève dans les transports : le guide pratique du mardi 19 octobre

Selon le ministère de l'Intérieur, 480 000 manifestants défilaient à la mi-journée partout en France. Ils seraient ainsi 20 000 de moins que le 12 octobre dernier à la même heure. Mais les syndicats misent toujours sur une mobilisation massive pour cette nouvelle journée de grèves et d'actions depuis la rentrée.

Transports bloqués ou perturbés, stations-service en panne sèche, heurts avec les lycéens: la mobilisation sur les retraites ne faiblit pas.

Le trafic aérien, la SNCF et les réseaux de transports de plusieurs villes étaient bloqués ou perturbés mardi par un nouvel appel à cesser le travail et à manifester contre la réforme des retraites, alors que l'essence manquait dans plusieurs départements.

266 manifestations sont prévues, les syndicats comptant sur une nouvelle démonstration de force dans la rue pour obtenir

la suspension des débats au Sénat, après l'affluence record du 12 octobre.

Le leader du NPA Olivier Besancenot a prédit une journée "probablement historique".

Le vote des sénateurs, initialement prévu mercredi, ne devrait pas avoir lieu avant jeudi soir au mieux.

A Paris, le défilé partira de la place d'Italie en direction des Invalides.

Ce qui pourrait encore changer au Sénat
  • Les femmes : Pour prendre en compte les inégalités salariales et les carrières plus courtes des mères de famille, la droite pourrait prévoir des aménagements.
     
  • Le handicap : la majorité pourrait réévaluer les critères pour permettre à un plus grand nombre de travailleurs reconnus handicapés de bénéficier d’un accès à la retraite anticipée.
     
  • La pénibilité : le PS compte "se battre sur la pénibilité" et faire en sorte que celle-ci soit prise en compte branche par branche plutôt qu’individuellement comme prévu dans le projet de loi actuel.
     

Les organisations lycéennes et étudiantes appellent à se joindre à cette journée d'action. Dans la matinée, de nouveaux incidents ont été signalés devant un lycée de Nanterre.

La situation est toujours tendue dans les raffineries et les dépôts de carburants.

Au total, plus de 2.500 stations, sur les 12.500 du pays, étaient en pénurie lundi soir, mais le gouvernement a annoncé la mise en route d'un "plan d'acheminement" vers les départements concernés dès mardi.

La Normandie et le centre-ouest de la France sont très touchés par des pénuries locales.

Les douze raffineries de métropole ne produisent plus de carburants, mais à la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-Maritime), une quinzaine de grévistes réquisitionnés ont repris le travail pour approvisionner des "services publics de santé et de sécurité". Le site est néanmoins toujours bloqué par des manifestants.

Dans le Calvados, une douzaine de stations-service ont été réquisitionnées pour des services "prioritaires" et le dépôt de Caen est toujours bloqué.

Dans les transports urbains, plusieurs villes sont touchées, notamment Toulouse, Rennes,

Clermont-Ferrand, La Rochelle, Rouen...

Mais un trafic normal ou quasi-normal était enregistré notamment à Metz, Lille, Bordeaux, au Mans, à Tours.

En Ile-de-France, le trafic RATP était proche de la normale, à l'exception des RER A et B.

A Bordeaux, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué l'accès à l'aéroport tôt le matin.

Le nombre de liaisons aériennes dans tout l'hexagone était fortement réduit, avec 50% des vols à Orly annulés et 30% à Roissy.

Des opérations escargot continuaient d'être organisées mardi matin, notamment près de Strasbourg et de Marseille, par des routiers avec leurs voitures personnelles.

Sur le réseau SNCF, un TGV et un Transilien sur deux en moyenne était assuré comme prévu, ainsi qu'un TER sur deux et 4 Corail de jour sur 10.

Dans l'éducation, le mouvement semblait s'amplifier avec vers 10H00 379 lycées perturbés, un record depuis le début du mouvement, selon le ministère.

Dès le matin, des affrontements entre jeunes et CRS se sont produits devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre. A Paris, 2 à 300 lycéens bloquaient en partie la circulation sur la place de la République.

Au Mans, un lycée a été détruit par un incendie "vraisemblablement criminel" selon le maire, mais aucun lien n'a été établi pour l'instant avec le mouvement lycéen.

La grève a aussi été votée dans plus d'une dizaine d'universités, avec parfois des blocages comme à Rennes-2, Caen, Bordeaux-3, Paris-8 et Pau.