Deux jours après la rupture d'un réservoir dans une usine d'aluminium, les secouristes sont toujours à pied d'oeuvre pour retrouver des survivants, mais aussi éviter que la boue toxique ne contamine le Danube. Une enquête est ouverte.
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© {{ scope.credits }}REUTERS - Des équipes de secours recherchaient mercredi trois personnes portées disparues dans un village inondé de l'ouest de la Hongrie, deux jours après la rupture d'un bassin de rétention d'eaux usagées sur le site d'une usine d'aluminium.
Les secouristes s'efforcent d'empêcher que des matières toxiques n'aillent contaminer le Danube et d'autres cours d'eau.
Les autorités ont décrété l'état d'urgence mardi dans trois comtés de l'Ouest, au lendemain de la coulée de boue rouge qui a causé la mort de quatre personnes et fait 120 blessés.
Gyorgy Bakondi, directeur des services de lutte contre les catastrophes naturelles, a déclaré mercredi à la chaîne TV2: "Nous avons trois tâches principales à mener aujourd'hui (...) Nous devrions colmater dans l'après-midi la brèche dans la digue, c'est de première importance."
Des équipes nettoient aussi les murs de maison et les rues frappés par le torrent de boue rouge composée de résidus très corrosifs issus du raffinage de la bauxite, a dit Bakondi.
"La troisième opération clé est la protection des eaux (...) cela exige une intervention soutenue", a-t-il ajouté.
La boue rouge a inondé trois villages, dont celui de Kolontar, lundi après la rupture de la digue entourant le bassin de rétention de l'usine Ajkai Timfoldgyar Zrt, propriété de la
société de production d'aluminium MAL Zrt. Les secours ont annoncé mardi que quatre autres localités étaient touchées.
De nombreuses personnes souffrent de brûlures et d'irritations ophtalmiques provoquées par le plomb et d'autres substances corrosives charriées par la boue, dont 700.000 mètres cubes environ se sont échappés du réservoir. Des voitures ont été emportées par le flot et des ponts endommagés. Quelque 500 habitants ont dû être évacués.
ENQUÊTE EN COURS
Mercredi, les services de secours devaient rouvrir à la circulation les rues de Kolontar envahies par la boue, afin de permettre aux habitants de revenir chercher des effets personnels. Des bulldozers dégageaient les débris.
"J'attends de pouvoir enfin retourner dans la maison, mais je ne pense pas me réinstaller ici", confiait Balazs Holczer, 35 ans. "Ma femme et mon fils ont été bloqués dans la maison pendant la coulée de boue. Elle l'a juché sur un meuble et elle a été grièvement brûlée dans la partie inférieure du corps.
"Tous deux sont hospitalisés, mon fils est toujours en état de choc. Il dit ne jamais vouloir revenir car il se sent en sécurité à l'hôpital."
Le gouvernement hongrois a suspendu mardi les activités de l'usine de MAL Zrt et la police cherche à élucider la cause de la catastrophe.
Le Premier ministre, Viktor Orban, a jugé possible qu'une erreur humaine soit à l'origine du drame, en notant que rien ne permettait de penser qu'il soit dû à des causes naturelles.
Dans un communiqué publié mardi, MALZrt a souligné que rien n'avait laissé prévoir la catastrophe et que la dernière inspection du bassin de rétention, lundi, n'avait rien révélé d'anormal.
Des unités de nettoyage déversaient du plâtre mercredi dans une rivière voisine en vue de neutraliser les effets de la boue. D'importants efforts étaient engagés parallèlement pour empêcher la coulée toxique d'atteindre le Danube.
Le ministre de l'Intérieur, Sandor Pinter, a estimé mardi qu'on avait de bonnes chances d'endiguer le flot avant qu'il ne touche le Danube.