Reconnu coupable du meurtre de la chanteuse libanaise Suzanne Tamim, l'homme d'affaires égyptien Hicham Talaat Moustafa (photo) a écopé de 15 ans de prison lors de son nouveau procès. En mai 2009, le businessman avait été condamné à mort.
AFP - Le magnat égyptien de l'immobilier Hicham Talaat Moustafa, qui avait été condamné à mort pour avoir commandité le meurtre d'une chanteuse libanaise à Dubaï, a écopé mardi de 15 ans de prison lors de son nouveau procès, a annoncé la télévision publique.
"Hicham Talaat Moustafa a été condamné à 15 ans de prison, et al-Sokkari (son complice, ndlr) à 25 ans pour le meurtre de Suzanne Tamim", a indiqué la télévision dans un bandeau.
En mai 2009, Talaat Moustafa, pilier du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), avait été condamné à la peine capitale par pendaison pour avoir payé un policier égyptien à la retraite, Mohsen al-Sokkari, deux millions de dollars pour tuer la chanteuse Suzanne Tamim, avec laquelle il aurait eu une liaison.
La Cour de Cassation avait ordonné un nouveau procès en mars dernier.
L'affaire, mélange de meurtre, de pouvoir, de show-business et de sexe, est très suivie au Liban et captive l'Egypte, un pays où les puissants hommes d'affaires font rarement face à la justice.
Suzanne Tamim, qui s'était fait connaître après avoir gagné un concours de jeunes talents en 1996, avait été retrouvée morte en juillet 2008 dans son appartement de Dubaï, aux Emirats arabes unis. Elle avait été atteinte de plusieurs coups de couteau et avait eu la gorge entaillée, selon la presse.
Selon l'accusation, Mohsen al-Sokkari se serait rendu à son appartement en se présentant comme un employé de l'immeuble et l'aurait poignardée à mort.
Agée de 30 ans, la chanteuse avait eu, selon la presse égyptienne, une relation intime avec M. Moustafa durant trois ans. Celle-ci se serait terminée quelques mois avant le meurtre. La chanteuse avait alors quitté l'Egypte pour Londres, avant de s'installer à Dubaï.
Hicham Talaat Moustafa était à la tête du géant de l'immobilier égyptien, Talaat Moustafa Group (TMG), qui fait la Une de la presse pour une affaire de vente par l'Etat d'un terrain pour la construction d'un ensemble résidentiel, Madinaty, annulée par la justice mais maintenue par le gouvernement.
L'action de TMG est montée de plus de 5% à la Bourse du Caire aussitôt après l'annonce du nouveau verdict, a indiqué l'agence officielle égyptienne Mena.