
L'intersyndicale s'accorde au moins sur un point : battre le fer de la contestation avant que les sénateurs n’examinent le projet de loi. Mais elle hésite entre une nouvelle journée de grève et une grande manifestation un week-end.
Au lendemain d’une journée d’action qui a rassemblé entre 1 et 3 millions de personnes, les syndicats ne semblent pas vouloir en rester là. Car c’est "un pari gagné pour les syndicats" estime François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, le pari d’avoir fait descendre plusieurs millions de personnes dans la rue à deux semaines d’intervalle et alors que le projet de loi sur la réforme des retraites avait déjà été adopté par les députés.
Pour le gouvernement, la mobilisation du jeudi 23 trahit pourtant une "décélération",
indique son porte-parole. "Il y a un élément factuel, c'est le nombre de grévistes", passé de 26 à 21% dans la fonction publique, assurait Luc Chatel vendredi matin sur RTL.
Vendredi midi, une réunion de l’intersyndicale opposée à la réforme du régime de retraites doit décider de la suite à donner au mouvement.
Une journée d’action le samedi 2 octobre ?
Dilemne pour cette intersyndicale, qui rassemble les sept organisations professionnelles les plus importantes : se positionner entre la grève reconductible, prônée par les syndicats plus radicaux, et les manifestations proposées par les syndicats plus réformistes.
- Lire le communiqué de l'intersyndicale appelant à la grève le 23 septembre
- La carte des mobilisations sur le site de la CFDT
- La carte des mobilisations sur le site de la CGT
- Le texte adopté en première lecture par l'Assemblée nationale
- Le dossier législatif sur la réforme des retraites sur le site de l'Assemblée nationale
Pour la CFDT, la contestation à la réforme Fillon doit se poursuivre, mais d’une autre manière. Le syndicat mise sur une manifestation le week-end, plus rassembleuse et qui n’exigerait pas le sacrifice d’une journée de salaire d’un troisième jour de salaire après les grèves des 7 et 23 septembre.
Question de timing, cette journée de manifestations contre le projet de loi pourrait se tenir le samedi 2 octobre, soit trois jours avant que les sénateurs ne se penchent sur le projet.
La CGT, qui n’était pas enthousiaste, semble accepter le principe d’une mobilisation en week-end, mais menace déjà d’une radicalisation : "si le gouvernement maintient sa position intransigeante, il est de plus en plus clair que nous sommes dans une opposition frontale", affirmait jeudi soir son secrétaire général Bernard Thibault dans le journal de France 2.
"Opposition frontale", synonyme d’une nouvelle journée de grève générale. La CGT n’oublie pas le clin d’œil en direction des syndicats les plus radicaux, Force Ouvrière et Sud. FO appelle à une nouvelle journée de grèves de 24 heures à l’image de celles des 7 et 23 septembre et aimerait convaincre ses partenaires que le gouvernement n’infléchira sa position que si la contestation est massive et sans concessions.
it