Le journaliste japonais Kosuke Tsuneoka, libéré samedi, a expliqué comment la veille de sa libération il avait réussi à piéger ses ravisseurs pour mettre à jour son fil twitter.
"Ils connaissaient le mot 'Internet' mais ne savaient pas de quoi il s’agissait". Le journaliste japonais Kosuke Tsuneoka, libéré par ses ravisseurs afghans ce week-end, a donné, mardi, le fin mot d’une histoire qui avait troublé tout le Japon ces derniers jours.
Vendredi, soit un jour avant sa liberation, sa famille et ses proches ont vu avec stupeur deux messages successifs apparaître sur son fil Twitter. C'est la première fois, depuis 5 mois, qu'ils ont des nouvelles de lui. "Je suis en vie, mais toujours en prison", écrit tout d’abord en anglais Kosuke Tsuneoka. Quelques minutes plus tard, il précise "ici à Kunduz, dans la prison du commandant Lativ".
L’histoire apparaît d’abord trop belle pour être vraie. Jamais un otage n’avait eu accès à Internet pour rassurer ses proches… Et puis, Kosuke Tsuneoka a toujours, par le passé, écrit en japonais sur son fils Twitter. Certains pensent alors qu’il s’agit d’une ruse du groupe de ravisseurs qui seraient en pleine négociation avec les autorités japonaises. Mais c'est le premier signe d’espoir pour les amis du journaliste.
Un garde curieux
Ils ont donc eu raison d’y croire. Kosuke Tsuneoka a raconté avoir pu profiter de la curiosité de ces geôliers. Trois jours avant ses tweets, l’un des plus jeunes gardes était venu lui montrer son nouveau téléphone. Un modèle dernier cri dont il ne savait pas se servir.
Le journaliste lui explique alors qu’il peut même accéder à Internet. Curieux, son geôlier lui demande comment faire. "Est-ce que je peux voir Al Jazeera sur mon téléphone ?", lui aurait-il même demandé. Kosuke Tsuneoka prend alors les choses en main. Il a même le droit d’appeler l’opérateur téléphonique pour activer la connexion Internet de son garde !
Une fois relié au vaste monde, le Japonais met son plan en action. Il explique qu’il doit "absolument" voir comment fonctionne Twitter. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il peut rassurer sa famille. "Je pense qu’ils n’ont toujours pas compris que je les avais piégés", assure-t-il aujourd’hui.
En revanche, ces mises à jour sur le réseau de micro-blogging n'y seraient pour rien dans sa libération. Selon les autorités japonaises, ses ravisseurs auraient finalement décidé de le relâcher car il est musulman. Kosuke Tsuneoka s’est en effet converti en 2000.