Le commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier, a estimé dans le quotidien allemand Handeslblatt que des stress tests plus réguliers seraient une bonne chose. Le Wall Street Journal les avait remis en cause.
Un test de résistance, c’est bien, plusieurs c’est encore mieux. Michel Barnier, le commissaire européen chargé des services financiers, a déclaré mercredi qu’il était "d'avis que nous devons à l'avenir effectuer des tests de résistance régulièrement". Ces tests visent à examiner la solidité du bilan des banques en les soumettant à différents scénarios de crise.
L’Europe a en juillet dernier soumis 91 banques à des stress tests. Les résultats, publiés le 23 juillet, ont démontré qu’une écrasante majorité des institutions financières avait passé l’examen avec succès. Seules sept d’entre elles – une Allemande, cinq Espagnoles et une Grecque – ont échoué et doivent augmenter leurs fonds propres.
Dettes souveraines
Seulement, ces résultats n’ont pas eu l’effet escompté. Ils devaient, en effet, rassurer les marchés financiers sur la solidité du secteur bancaire européen, mais les bourses n’ont pas joué le jeu. Les principaux indices boursiers ont peu réagi, restant stables ou progressant légèrement. Les responsables européens avaient espéré un fort rebond.
Une ingratitude boursière vite relayée et étayée par les médias. Le quotidien financier britannique, le Financial Times, soulignait ainsi le 26 juillet que certaines incertitudes planaient sur la fiabilité de ces tests de résistance. Mais le vrai coup dur n’est venu que mardi avec une longue enquête du Wall Street Journal. Le quotidien américain y détaille ce qu’il appelle les défaillances du processus européen et affirme que "nos conclusions mettent à mal un but essentiel des tests de résistance, à savoir de réassurer les investisseurs et les banquiers dans le monde entier quant à la santé du système financier européen".
Pas de taxe sur les transactions financières
La thèse essentielle du journal est que les stress tests made in Europe n’ont pas ou peu pris en compte l’argent des banques qui dépend des dettes souveraines des États. En France, par exemple, le Wall Street Journal souligne que les banques détenaient, au moment des résultats, 35 milliards d’euros de dette espagnole et se demande pourquoi dans les documents remis pour le stress test il n’est fait état que de 6,6 milliards de dettes espagnoles.
L’option de Michel Barnier de multiplier les stress tests peut certes donner l’impression d’un suivi de la situation, mais rien n’indique que la méthodologie sera modifiée.
La proposition du commissaire européen suit une réunion des ministres des Finances de l’Union européenne à Bruxelles en début de semaine. La proposition, soutenue par la France et l’Allemagne, de taxer les transactions financières n’a pas, elle, été retenue, notamment à cause de la difficulté à la mettre en pratique, a déclaré Michel Barnier.