Un document publié par WikiLeaks accuse des soldats français d'avoir blessé huit enfants afghans lors d'un incident dans le nord-est de l'Afghanistan en 2008. L'armée française affirme que seuls quatre civils, dont un enfant, ont été blessés.
Que s'est-il passé le 2 octobre 2008 sur une route du nord-est de l'Afghanistan ? L'un des quelque 92 000 rapports secrets américains sur la guerre en Afghanistan, au moins, met en cause l'action des militaires français, déployés dans le pays dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf). Le site internet WikiLeaks, spécialisé dans la publication de documents secrets, a divulgué des centaines de pages de documents confidentiels du Pentagone, traitant notamment des pertes civiles afghanes.
Le quotidien britannique "The Guardian", qui a eu accès à ces documents, a indiqué qu'en octobre 2008 un convoi français aurait ouvert le feu sur un bus qui s'approchait trop près des véhicules, blessant huit enfants afghans. L’incident se serait déroulé près du village de Tangi Kalay, au nord-est de Kaboul.
Contacté par France24.com, l'état-major de l'armée française confirme qu'à cette date deux minibus afghans ont tenté de s’insérer dans un convoi de véhicules militaires français, en route pour le district de Surobi.
"Procédures respectées"
Depuis son apparition sur la Toile en 2007, le site wikileaks.org s’est spécialisé dans la publication de documents confidentiels afin de dénoncer mensonges d’État et corruption économique.
Le site a construit son succès sur des technologies d’encryptage de pointe, qui lui permettent d’assurer l’anonymat des personnes à l’origine des fuites, et une vérification scrupuleuse de l’authenticité des documents publiés.
Financé par des dons de particuliers et d’ONG, WikiLeaks souffre d’un manque chronique de moyens financiers, bien que l'organisation ait récemment divulgué plusieurs scoops.
"Les militaires, conformément aux procédures, ont d’abord effectué des gestes d’avertissement, ensuite deux tirs de sommation en l’air, et enfin deux tirs de sommation au sol devant le minibus de tête", assure-t-il. Le convoi aurait ensuite poursuivi sa route, les bus afghans s'étant arrêtés.
L'armée affirme que "quatre civils afghans" se sont présentés peu de temps après au camp de Warehouse pour être pris en charge médicalement, "suite à des blessures légères occasionnées par les conséquences de ces tirs." Selon "le Guardian", ce sont cinq enfants qui ont dû être transportés vers un camp à proximité, où une équipe médicale les attendait.
"Un des civils afghans a quitté le centre médical français le jour même, deux le lendemain, indique l'armée. Le quatrième blessé était un enfant. Il a d’abord été soigné par les équipes médicales françaises et gardé en observation et a pu recevoir la visite de sa mère. Il a été accompagné le surlendemain à l'hôpital mère-enfant de Kaboul pour des examens complémentaires en vue d’une éventuelle prise en charge ORL."
Selon les différentes sources, aucun décès n'a été signalé.