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Les salariés de l'usine de Strasbourg votent sur une offre de reprise de GM

Un référendum est organisé, ce lundi, au sein de l’usine de Strasbourg. Les employés doivent approuver les sacrifices demandés par General Motors qui se propose de reprendre le site en péril sous conditions.

La journée est chargée pour les employés de l’usine General Motors de Strasbourg. Depuis 9h30, ce lundi, et jusqu’à 23 heures, les 1150 salariés sont appelés à voter sur le projet de reprise du site par General Motors. Il s’agirait d’un retour aux sources. En effet, lorsque le géant américain de l’automobile s’était déclaré en faillite en 2008, il avait abandonné cette usine de construction de boîtes de vitesses automatiques à la société de liquidation Motors Liquidation Company.

Maintenant que le "nouveau" GM va mieux, le groupe serait prêt à reprendre l’usine pour 1 euro symbolique. Reste que les salariés ne le voudront peut-être pas. La reprise est en effet conditionnée par l’abandon de plusieurs acquis sociaux afin de "se rapprocher du niveau du Mexique", a expliqué General Motors qui détient dans ce pays une usine du même type. General Motors a proposé un plan en trois points : l’abandon de 6 jours de RTT, le gel des salaires pendant deux ans et pas de prime d’intéressement jusqu’en 2013.

"Chantage éhonté"

"C’est la moins pire des solutions", assure Jean-Marc Rulhand, délégué de la CFDT. Depuis près de deux ans, l’usine de Strasbourg est en effet dans l’expectative. A l’heure actuelle, c’est Motors Liquidation Company qui gère le site et qui a été chargée de trouver un repreneur. Sans succès jusqu’à présent. "Il y a bien eu deux constructeurs, un Belge et un Allemand, mais on ne connaît même pas leur nom !", raconte Jorge Ruivo, délégué syndical FO. Alors quand GM est revenu frapper à la porte, ils ont été nombreux à se sentir soulagés. "Un autre repreneur aurait probablement imposé les mêmes conditions mais sans nous demander notre avis", estime Jean-Marc Rulhand, qui a organisé ce vote.

Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde. Parmi le trio syndical, la CGT a décidé de boycotter ce référendum. Il s’agirait d’un "chantage éhonté pour étouffer toute forme de contestation", estime Roland Robert, représentant du syndicat. Il regrette l’absence de visibilité dans la proposition de General Motors. "On nous propose un nouveau projet d'entreprise pour 2014. Mais, on ne sait pas en quoi il consiste", a-t-il regretté vendredi.

"Irréductibles gaulois"

L’autre alternative, le rejet de la proposition, ne ferait qu’empirer les choses pour les deux autres syndicats en faveur du "oui". "Pendant deux ans, on a trouvé aucun repreneur sérieux, et à partir de 2011 on va perdre un gros client ce qui ne va pas faciliter un éventuel rachat", estime Jorge Ruivo. "Je ne vois pas pourquoi nous, irréductibles gaulois, réussirions à imposer toutes nos conditions à GM alors que partout ailleurs, les usines ont dû accepter des réductions de salaires", rajoute Jean-Marc Rulhand.

Le dépouillement se déroulera pendant la nuit et le résultat du vote doit être affiché mardi à 6 heures du matin. General Motors, de son côté, attend l’avis des salariés sur le plan proposé au plus tard le 23 juillet. Le groupe américain a assuré les salariés, la semaine dernière, qu’il n’y aurait pas de nouveau licenciement. "Ce ne sont certes que des paroles, mais on a quand même l’impression de sortir lentement de la galère", assure Jorge Ruivo.