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Les violences se poursuivent entre catholiques et policiers à Belfast

Pour la troisième journée consécutive, des jeunes catholiques ont affronté les forces de l'ordre, en marge des célébrations "orangistes" à Belfast. Depuis dimanche, ces violences ont fait 82 blessés, selon la police.

AFP - Des heurts ont de nouveau opposé jeunes catholiques nord-irlandais et forces de l'ordre mardi soir à Belfast à l'occasion des célébrations "orangistes" annuelles qui ont fait des dizaines de blessés en trois jours, a indiqué la police nord-irlandaise mercredi.

A Ardoyne, un quartier du nord de Belfast où se concentrent les affrontements, les émeutiers ont jeté cocktails Molotov, briques et bouteilles en direction des policiers et érigé des barricades qu'ils ont ensuite incendiées.

La police a riposté au moyen de canons à eau. Aucun blessé n'a été signalé lors des incidents de mardi alors que les émeutes avaient fait 82 blessés parmi les policiers dimanche et lundi, selon les autorités.

Une policière a notamment été grièvement blessée après avoir reçu un parpaing sur la tête. Ses jours ne seraient cependant pas en danger.

Trois policiers avaient par ailleurs reçu des plombs de fusil dimanche. De nouvelles détonations ont été entendues mardi soir dans les rues de Belfast.

Le Premier ministre protestant Peter Robinson et le numéro deux de l'exécutif, le catholique Martin McGuinness, ont condamné ces violences après les critiques du chef de la police nord-irlandaise qui leur avait reproché leur silence.

Peter Robinson a dénoncé "la violence et le vandalisme" tandis que McGuinness a appelé "au dialogue et à la concorde" afin d'apaiser les tensions qui resurgissent régulièrement entre nationalistes et loyalistes.

Les protestants des ordres orangistes défilent chaque année en Irlande du nord pour commémorer la bataille de la Boyne du 12 juillet 1690, lors de laquelle le roi protestant Guillaume d'Orange a vaincu le catholique Jacques II.

La province britannique d'Ulster a connu une trentaine d'années de violences politiques entre séparatistes catholiques et loyalistes protestants, qui ont fait plus de 3.500 morts et ont pris fin avec l'accord dit du vendredi saint d'avril 1998.

Ultime étape de l'application totale de l'accord, les pouvoirs de justice et de police ont été transférés de Londres à Belfast le 12 avril. La province nord-irlandaise connaît néanmoins encore des violences sporadiques.