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Selon le site d'information Mediapart, André et Liliane Bettencourt auraient financé en espèces plusieurs personnalités de la droite française dont Éric Woerth mais aussi Nicolas Sarkozy. Des allégations démenties par l'Élysée.
Affaire Woerth-Bettencourt, acte V. La pièce qui se joue depuis plusieurs jours sur la scène politique française n’en finit pas de rebondir. Nouveau personnage sur lequel le rideau s’est levé aujourd’hui : l'ex-comptable de la milliardaire Liliane Bettencourt.
Dans une interview publiée, ce mardi, sur le site d’information Mediapart, celle qui se fait appeler Claire T. raconte par le menu les vieilles habitudes du petit monde politique français invité à la "table" du couple Bettencourt. Selon elle, l’actuel ministre du Travail, Éric Woerth, a reçu, au printemps 2007, en tant que trésorier de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, au pouvoir) la somme de 150 000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Des largesses accordées apparemment en dehors de tout cadre légal et qui outrepassent le montant prévu par la loi sur le financement des partis politiques : le maximum de dons autorisés est de 7 500 euros par an pour un parti et 4 600 euros pour un candidat à une élection.
En marge d’une visite dans un hôpital de la région parisienne, le chef de l’État a qualifié ces propos de "calomnieux". Pressé par son camp, Nicolas Sarkozy devrait prochainement s’exprimer devant les Français.
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Se disant "outré" par les soupçons portés à son encontre, Éric Woerth a, quant à lui, immédiatement rejeté ces allégations. "Ça fait huit ans que je suis trésorier de mon parti, je pense qu'on n'a vraiment rien à me reprocher, tout est clair, tout est propre. On peut toujours croire à tous les ragots qu'on veut, je n'ai jamais touché sur le plan politique le moindre euro qui ne soit pas légal", a indiqué, sur la chaîne d’information continue iTélé, Éric Woerth qui, pour l'heure, exclut de démissionner.
Les trois carnets de Claire T.
L'ancienne comptable personnelle de la femme la plus riche de France "sait de quoi elle parle et rapporte des faits qui sont, je le crois, parfaitement véridiques", assure son avocat, Me Antoine Gillot. Déjà entendue à trois reprises par la police, Claire T. se dit prête à répéter son récit "aux enquêteurs qui ont les moyens de faire des vérifications", affirme de son côté le directeur de publication du site Mediapart, Edwy Plenel.
itL’ex-employée de l’héritière du groupe de cosmétiques L’Oréal assure d’ailleurs être en possession de trois carnets dans lesquels elle a noté les versements effectués durant ces 12 années passées aux côtés de la famille Bettencourt.
Les révélations de Claire T. ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. Selon l’ex-comptable, Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly de 1983 à 2002, se rendait régulièrement auprès d’André et Liliane Bettencourt pour, dit-elle, recevoir "son enveloppe". "Tout le monde savait dans la maison que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l'argent", affirme-t-elle à Mediapart.
- 103 ans d’existence
- La 1re entreprise cosmétique du monde
- 17,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009 (50 milliards toutes marques confondues)
- 23 marques (dont les prestigieuses Lancôme et Yves-Saint-Laurent Beauté)
- 64 600 employés dans le monde
- Une présence dans 66 pays
Ces révélations n’ont fait qu’agiter davantage encore la classe politique. Mardi matin, le député vert Noël Mamère a demandé, à l’instar de plusieurs membres de l’opposition, "un profond remaniement" gouvernemental et affirmé : "Nous comprenons mieux pourquoi le président de la République et son gouvernement s’attachent avec autant d’obstination à défendre le soldat Woerth".
Ce nouveau rebondissement, qui intervient près de trois semaines après la divulgation par Mediapart d'enregistrements clandestins de conversations entre Liliane Bettencourt et ses proches, relance les interrogations autour de ce dossier devenu affaire d'État.
C’est la première fois en tout cas depuis le début de l’affaire que l’actuel locataire de l’Élysée est nommément visé. "Nous savons depuis le début, qu’il s’agit potentiellement d’une affaire d’État. Or une affaire d’État ne se résume pas à quelques ministres, mais cela concerne aussi le président de la République, insiste Edwy Plenel. L’affaire Woerth-Bettencourt n’en est pas à son dernier acte.