
Tandis que le pétrole se répand toujours dans le golfe du Mexique, Tony Hayward a assisté en famille, samedi, à une prestigieuse régate sur l'île de Wight. Une attitude qui "jette du sel sur les blessures" des victimes, selon Greenpeace.
AFP - Le directeur général de BP Tony Hayward a assisté samedi à une prestigieuse course de yachts de luxe en Grande-Bretagne, au lendemain de l'annonce qu'il allait abandonner la gestion quotidienne de la marée noire du Golfe du Mexique à un autre responsable du groupe pétrolier.
Le yacht "Bob", d'une valeur de 300.000 euros, dont M. Hayward partage la propriété avec deux autres personnes, a participé à la course JP Morgan Asset Management Round The Island, qui se dispute autour de l'île de Wight, au large de la côte méridionale de la Grande-Bretagne.
Le directeur général de BP a été vu en train de soutenir l'équipage de son yacht, selon les médias, mais le groupe pétrolier a refusé de confirmer sa présence.
"Nous n'imaginons pas faire de commentaires sur ce que le directeur général fait dans les rares moments de vie privée" qu'il s'accorde, a déclaré une porte-parole interrogée à propos de cette régate. Elle s'est contentée de souligner que M. Hayward passait du temps en compagnie de son fils.
Vendredi, le président de BP Carl-Henric Svanberg avait annoncé que M. Hayward allait transmettre la gestion des opérations au jour-le-jour dans le Golfe du Mexique à un autre responsable.
La présence de M. Hayward à cette course a suscité la fureur de plusieurs organisations de défense de l'environnement.
Pour Charlie Kronick de Greenpeace, l'attitude de M. Hayward "met du sel dans les blessures" de ceux qui ont été affectés par la marée noire.
Hugh Walding, un porte-parole des Amis de la Terre à l'île de Wight a estimé que l'affaire de la régate sera "perçue comme une nouvelle catastrophe en termes de relations publiques".
M. Hayward avait été interrogé jeudi par des parlementaires américains en colère lors d'une audition devant une commission de la Chambre des représentants enquêtant sur la catastrophe écologique.
Des élus américains ont accusé BP d'avoir négligé la sécurité sur sa plateforme qui a explosé le 20 avril à 80 km des côtes des Etats-Unis, provoquant la pire marée noire de l'histoire du pays.