
Les pluies diluviennes qui sont tombées ces derniers jours sur le Guatemala, le Honduras et le Salvador ont fait de nombreuses victimes et laissent craindre de gros dégâts pour la récolte saisonnière du café.
AFP - Cent quarante-quatre morts, des milliers de sinistrés, des maisons ensevelies sous la boue: la tempête tropicale Agatha, première d'une saison cyclonique annoncée très violente, a ravagé ce week-end le Guatemala et ses voisins d'Amérique centrale, le Honduras et le Salvador.
Au Guatemala, cette nouvelle catastrophe a fait 118 morts et 53 disparus selon les services d'urgence, quelques dizaines d'heures seulement après l'éruption du volcan Pacaya (deux morts et trois disparus).
"Il y a eu d'abord la pluie de cendres et ensuite l'eau. Une catastrophe après l'autre, quasiment sans nous laisser le temps de réagir, mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés et il faut aider à sauver des vies et de biens", se désole Julio Figueroa, habitant de Palin, dans le sud du pays.
112 personnes évacuées au Guatemala
Agatha, transformée dimanche en dépression, a déferlé depuis l'Océan Pacifique après que les météorologues de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) eurent prédit que la saison 2010 des ouragans (1er juin-30 novembre) pourrait être une des pires jamais enregistrées dans l'Atlantique.
Sous un soleil timide, l'heure était au grand nettoyage lundi matin au Guatemala. Les sinistrés tentaient de récupérer quelques affaires ou de laver leurs maisons submergées, voire détruites par la boue.
"Nous ne pouvons pas attendre l'arrivée de l'aide. Les autorités sont théoriquement responsables du soutien, mais il vaut mieux avancer et nous entraider pour aller de l'avant", a déclaré à l'AFP Fernando Andrade, dont la maison a été submergée par les flots dans la périphérie de la capitale.
Au total, 112.000 personnes, en majorité pauvres, ont dû être évacuées. Elles vivaient souvent dans des habitations bâties à flanc de collines ou au bord de rivières.
Pour accélérer la collecte et l'envoi de nourriture, les organisations de secours ont utilisé des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Hi5.
Mais leur tâche est compliquée par la fermeture de la route menant à la capitale, qui est jonchée de pierres, de terre et de troncs d'arbres.
Au Honduras, le mauvais souvenir de l'ouragan Mitch
Au Honduras voisin, la Commission permanente des situations d'urgence (Copeco) a annoncé lundi après-midi un nouveau bilan de 17 morts et de plus de 3.000 personnes évacuées.
Le passage d'Agatha a ravivé le souvenir de l'ouragan Mitch, qui avait fait près de 20.000 morts et 2,5 millions de sinistrés, principalement au Honduras, en 1998.
"C'était quasiment comme Mitch, nous avons dû sortir en courant car le fleuve allait nous submerger", a déclaré à l'AFP Pantaleon Sanchez, 76 ans, réfugié dans une école, au bord du fleuve Choluteca.
Celso Martinez, 30 ans, est sorti en courant avec son fils de quatre ans, car "la maison s'est fissurée et le courant était sur le point de l'emporter".
Au Salvador, la Protection civile a recensé neuf morts et deux disparus. Le président Mauricio Funes a décrété l'"alerte rouge" sur tout le territoire, qualifiant la situation de "critique".