
Après s'être prêté à l'exercice du blog, "el Comandante" ouvre un compte sur le site de microblogging Twitter. À peine fut-elle mise en ligne que la page @chavezcandanga comptabilisait déjà plus de 14 000 abonnés.
REUTERS - Le président vénézuélien Hugo Chavez s’est lancé mardi dans une arène déjà occupée par ses opposants en ouvrant un compte sur le site de microblogging Twitter.
Connu pour ses discours de plusieurs heures, Chavez devra désormais se limiter aux 140 caractères proposés par le site.
“Camarades, @chavezcandanga a été réservé, bientôt nous recevrons les messages de notre ‘Comandante’”, a annoncé le chef de l’autorité vénézuélienne des communications, Diosdado Cabello, sur son propre compte Twitter.
Dans certains pays le mot “candanga” se traduit par “diable”, mais au Venezuela il désigne une personne obstinée et rebelle, ou un perturbateur.
Dans la nuit de lundi à mardi, la page @chavezcandanga avait déjà plus de 14.000 “followers” et leur nombre augmentait rapidement, mais aucun message n’y avait encore été mis en ligne.
Lors d’une réunion du conseil des ministres en soirée, Chavez a conseillé à ses partisans de suivre ses premières déclarations dans la nuit. “Je vous conseille de suivre ma page après minuit, je vais me lâcher”, a-t-il dit en riant.
L’utilisation de Twitter a récemment explosé au Venezuela, avec une hausse des inscriptions supérieure à 1.000% en 2009. On y dénombre désormais plus de 200.000 comptes actifs.
Frustrés de le voir monopoliser les médias traditionnels, contraints par la loi à diffuser en intégralité ses longs discours, les opposants se sont tournés sur les sites de réseaux sociaux pour diffuser leurs critiques envers Hugo Chavez ou organiser des rassemblements et des manifestations.
Le président vénézuélien a déjà, à plusieurs reprises cette année, invité ses partisans à se manifester sur internet pour répondre aux opposants.
“Internet est un champ de bataille parce qu’un mouvement de conspiration s’y propage”, avait affirmé Chavez en mars.