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Mais où sont passés les journalistes de France 24 ? Le volcan Eyjafjöll a frappé...

Parmi les centaines de milliers de passagers bloqués, se trouve au moins une quinzaine de journalistes et personnels de France 24. Depuis Khartoum, Varsovie ou Bali, ils essaient, par tous les moyens, de rejoindre la France.

Les reporters Pamela Kesrouani, Mélissa Bell et Karim Hakiki étaient au Soudan pour couvrir les élections générales de mi-avril. Vendredi, ils ont réussi à quitter Khartoum pour Bahrein, où ils ont passé une nuit. Tous les vols vers l'Europe étant annulés, ils ont pris un avion pour le Liban. De Beyrouth, ils en ont trouvé un autre pour Rome. "Là, nous avons essayé de trouver un train, mais tout était complet, raconte Pamela, lundi. A la gare, il y avait des files de gens faisant la queue pour essayer d'avoir un billet ; d'autres dormaient par terre avec toute leur famille..."

Aucune voiture de location n'est disponible. Seule solution, prendre un taxi. "Le réceptionniste de l'hôtel nous a d'abord proposé une voiture privée avec chauffeur, pour 2 900 euros. Finalement, nous avons trouvé un taxi à 1 550 euros", précise Pamela. Après une quinzaine d'heures de route, l'équipe devrait arriver à Paris lundi soir. "Cette situation est un peu iréelle ! Nous avons fait quatre pays en deux jours. Mais au moins, on avance !"

Le taxi : c'est aussi l'unique possibilité pour trois journalistes de France 24 et une journaliste de Monte Carlo Doualiya, qui étaient, eux, en Pologne pour couvrir l'enterrement du président Lech Kaczynski. Khalil El-Béchir, l'un des journalistes, a retrouvé une connaissance, qui a pris quatre jours de congés et proposé de les reconduire à Paris, pour 1 200 euros. "Dans la plupart des cas, il est impossible de rendre une voiture de location dans un autre pays, explique le journaliste reporter d'images, Johan Bodin. Les agences les louent donc avec un chauffeur ; c'est pour ça que les tarifs étaient totalement prohibitifs dans les premiers jours."

Carte de l'Europe

A la gare centrale de Varsovie, les files d'attente sont très longues, bien que tous les trains des prochaines 24 ou 48 heures soient complets. "Toute la nouvelle génération d'Européens, qui a l'habitude de prendre l'avion pour voyager, se retrouve ici, ajoute Johan. On a l'habitude de prendre des avions low cost pour aller de Paris en Europe de l'Est pour 50 euros ; là un billet de train jusqu'à Paris nous aurait coûté presque 600 euros. Mais on redécouvre la carte de l'Europe ! On a, par exemple, rencontré un Suisse qui devait aller à Moscou. Il a pris un train jusqu'à Potsdam, puis un autre vers la Russie, avant de se faire refouler en Biélorussie parce qu'il n'avait pas de visa de transit..."

Un train en Russie ? Michel Lévy-Provençal, directeur du studio multimédia à France 24, a envisagé l'option Orient-Express pour rentrer de Bali, où il passait ses vacances. Mais plutôt que de tenter l'aventure par Singapour puis la Russie, il a préféré, pour l'instant, rester en Indonésie. "On nous a conseillé de ne pas aller à Singapour, où tout le monde s'agglutine et où il n'y a plus de chambres d'hôtel, explique-t-il. Singapour Airlines prend en charge quatre nuits d'hôtel supplémentaires. Là, nous revenons de l'aéroport, il était complètement désert."

Aziza Nait Sibaha, présentatrice à France 24, est, elle, bloquée au Maroc. La compagnie Royal Air Maroc ne donne que très peu d'informations sur les prévisions du trafic. Pour en savoir plus, il faut se rendre à l'aéroport, à 120 kilomètres de là où est hébergée Aziza. "Quand je suis allée dans une agence, il a fallu que je sorte ma carte de presse pour que les gens commencent à me répondre un peu, explique-t-elle. Si les aéroports réouvrent demain matin, qui sera prioritaire sur les vols ? Certains billets peuvent-ils être remboursés ? Personne ne nous dit rien."

La compagnie marocaine aurait cependant prévu d'affréter des gros porteurs, habituellement réservés pour les vols longs courriers, afin de pouvoir transporter le plus de passagers possibles dès que le trafic reprendra.

Entre temps, ce sont les employés responsables du planning qui, à France 24, s'arrachent les cheveux...