
Une semaine après son sacre dans le Tour des Flandres, Fabian Cancellara s'est adjugé en solitaire le deuxième Paris-Roubaix de sa carrière. Le Suisse devance le Norvégien Thor Hushovd et l'Espagnol Juan Antonio Flecha.
REUTERS - Fabian Cancellara a prouvé dimanche qu'il était imbattable cette saison sur les routes pavées en remportant en solitaire le deuxième Paris-Roubaix de sa carrière, une semaine après son sacre dans le Tour des Flandres.
Déjà vainqueur en 2006, le Suisse de la Saxo Bank a piégé son grand rival, le Belge Tom Boonen, en s'échappant à plus de 45 km de l'arrivée. Il a ensuite résisté, impressionnant de puissance par vent de face, au retour de ses poursuivants, incapables de s'organiser.
Le champion du monde du contre-la-montre a bouclé les 259 km de cette 108e édition de la "Reine des classiques" avec quelque minutes d'avance sur le Norvégien Thor Hushovd, deuxième, et l'Espagnol Juan Antonio Flecha, troisième. Sébastien Hinault, premier Français, a terminé neuvième.
Fabian Cancellara égale le coup double de son compatriote Henri Suter, qui, en 1923, avait dompté les monts pavés du "Ronde" puis les chemins de l'"Enfer du Nord". Le précédent doublé en date dans ces deux monuments du cyclisme était l'oeuvre de Tom Boonen, en 2005.
La désillusion est à la hauteur des attentes suscitées par le triple vainqueur de Paris-Roubaix (2005, 2008 et 2009), cinquième dimanche.
Non seulement il ne parvient pas à égaler le record de victoires de son compatriote Roger De Vlaeminck, mais en outre, la Belgique termine la saison des classiques flandriennes sur un zéro pointé inédit.
Jamais Tom Boonen n'a semblé en mesure de mettre Fabian Cancellara en danger.
Sur les plaines du Nord, profitant du temps sec, un groupe de 19 coureurs prenait le large une soixantaine de km après le départ de Compiègne.
UN ANGE SUR l'ENFER DU NORD
Les fuyards, parmi lesquels trois Français, Yohann Gène (Bbox-Bouygues Telecom), Jimmy Engoulvent et Stéphane Poulhies (Saur-Sojasun), ne comptaient pas plus de quatre minutes d'avance. Dans le peloton, Fabian Cancellara faisait donner la Saxo Bank et l'écart fondait à moins d'une minute et demie avant la Trouée d'Arenberg.
Dans la célèbre tranchée, souvent éliminatoire, le public massé sur les bas-côtés vibrait à la première escarmouche entre Cancellara et Boonen: le champion de Belgique relayait le champion de Suisse en tête du peloton pour accélérer l'allure et écrémer la course.
Les deux rivaux commençaient à jouer au chat et à la souris à 60 km de l'arrivée, une fois l'échappée matinale avalée: le Bernois plantait une banderille, sans succès, puis l'Anversois l'imitait par deux fois avant de se laisser piéger à 45 km du terme.
Mal placé en fin de groupe, il ne pouvait prendre la roue du Suisse, parti en contre après une attaque avortée de Sébastien Hinault. Puis, avalant les pavés, Cancellara décrochait au train le Belge Bjorn Leukemans pour se lancer dans un long effort solitaire.
Derrière, la poursuite peinait à s'organiser et les autres favoris, l'Italien Filippo Pozzato, le Norvégien Thor Hushovd ou l'Espagnol Juan Antonio Flecha, laissaient le Suisse s'envoler vers la victoire.
Avant de franchir la ligne, Fabian Cancellara pouvait exhiber à nouveau la petite figurine d'angelot, cadeau de sa femme Stéphanie qu'il avait déjà sorti de son maillot lors de sa victoire dans le Tour des Flandres.
Et rêver, déjà, à la troisième étape du prochain Tour de France, dont l'arrivée, le 6 juillet, sera jugée sur ces mêmes pavés qui l'ont sacré roi.