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La France s’offre le Grand Chelem en jouant à l’anglaise

, à Saint-Denis – Le XV de France a remporté le neuvième Grand Chelem de son histoire en s’imposant face à l’Angleterre (12-10). Si les Bleus n’ont pas inscrit d’essais, ils ont su concrétiser leurs temps forts au pied.

Ils l’ont fait ! Deux ans après les prises de fonctions de Marc Lièvremont, Didier Retière et Emile N’Tamack, le XV de France empoche le neuvième Grand Chelem de son histoire. Le succès est d’autant plus beau que les Bleus parachèvent ce 100e Tournoi de leur histoire par une victoire sur le XV de la Rose, l’ennemi historique.

Les Anglais ont pourtant rapidement montré qu’ils n’étaient pas venus faire du tourisme à Paris. D’entrée, ils répondent à un drop de François Trinh-Duc (4e) par un essai de l’arrière Ben Foden (6e), qui conclut dans l’en-but la première attaque du XV de la Rose. Mais les Français, même assurés de gagner le Tournoi après la défaite de l’Irlande contre l’Ecosse cet après-midi (20-23), se devaient de rattraper vite fait ce faux-pas. Remporter le Tournoi sans le Grand Chelem ne serait-il pas "une déception", dixit le sélectionneur Marc Lièvremont ?

Une défense infranchissable

Dès lors, les Bleus se mettent à jouer…à l’anglaise, en poussant leurs adversaires à la faute sur tous leurs temps forts. Les Anglais ont amené avec eux la pluie qui se met à tomber sur Saint-Denis, mais la France mène sur un petit 12-7 à la mi-temps, grâce à trois pénalités - sur quatre - inscrites par Morgan Parra (19e, 23e, 34e).

Très remontés, les Anglais mettent la pression dès le retour des vestiaires. Mais la défense bleue, qui aura décidemment contribué au succès français dans ce Tournoi, reste infranchissable, à l’image de Clément Poitrenaud, plus rapide que le jeune ailier Chris Ashton lorsque ce dernier tape à suivre dans l’en-but (49e).

Le sort va même de son petit coup de pouce, à l’image de l’en-avant de Danny Care (60e) alors que Mark Cueto avait mis tout le monde dans le vent. Le coach anglais Martin Johnson fait alors entrer en jeu le poison des Français : Jonny Wilkinson. Mais celui-ci n’aura qu’une pénalité (transformée, 12-10, 67e) à se mettre sous la dent.

Le scalp de son meilleur ennemi

Le suspense est à son comble en cette fin de match mais le public y croit. Une Marseillaise qui descend des tribunes, puis un dernier "Allez les Bleus"…et c’est finalement gagné. La France s’offre le scalp de son meilleur ennemi et reste invaincue durant le Tournoi.

À moins de deux ans de la Coupe du monde, les hommes de Marc Lièvremont se placent parmi les toutes meilleures nations du monde en parvenant à jouer comme leurs adversaires. Ce que les Bleus de 2007 n’avaient pas réussi à faire. Pour Marc Lièvremont et les siens, il faudra désormais durer.