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Les personnes sur la vidéo ne sont pas des membres de l'ETA

Le gouvernement autonome catalan assure que les cinq hommes présentés par les autorités françaises comme des membres de l’ETA impliqués dans le meurtre d'un policier français sont en fait des pompiers catalans en vacances.

AFP - Les polices espagnole et française ont commis une méprise en croyant identifier sur une vidéo des etarras dans des pompiers espagnols en stage en France mais ont réaffirmé, samedi, la responsabilité de l'organisation indépendantiste basque ETA dans la mort d'un policier français mardi.

Elles avaient diffusé vendredi auprès des médias les images vidéo de cinq personnes présentées comme des membres de l'ETA, obtenues par des caméras de surveillance d'un supermarché de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) avant le meurtre du policier commis mardi soir.

Il s'agissait en réalité de pompiers catalans en stage en France. Alertés par des proches, ils se sont présentés samedi matin au commissariat de Melun où ils ont été entendus une partie de la journée. Ces pompiers professionnels, qui ont pris un vol Iberia au départ d'Orly, étaient attendus à Barcelone samedi dans la soirée où ils devaient donner une conférence de presse.

Le ministre espagnol de l'Intérieur a reconnu une "erreur" concernant la diffusion de la vidéo et admis qu'on "aurait pu faire mieux".

"Quand on a pensé à distribuer la vidéo, ce qu'on cherchait à faire, c'était localiser cinq personnes que nous ne connaissions pas. Nous aurions dû dire clairement que nous ne les connaissions pas (...). A partir de là, il y a eu une erreur", a déclaré Alfredo Perez Rubalcaba.

L'un des cinq pompiers montrés sur la vidéo a fait part de son mécontentement à la Radio nationale d'Espagne (RNE): "ce qui me gêne, c'est qu'on a vu sur internet qu'on nous a traités, non pas de présumés etarras, mais d'etarras. C'est le problème, nous sommes face à une accusation gratuite", a-t-il dit depuis la région parisienne.

La méprise a également entraîné des réactions policières, Synergie Officiers (2e syndicat d'officiers) dénonçant un "battage médiatique +flicophobe+" et rendant hommage aux enquêteurs.

Cette erreur ne rend pas pour autant caduque la piste d'ETA dans l'enquête sur la mort d'un policier de Seine-et-Marne mardi, ont rappelé les autorités françaises et espagnoles.

L'enquête continue et passe "par l'exploitation des quelque 600 scellés qui ont été faits" dans cette affaire, notamment des "empreintes digitales, de traces génétiques (ADN), de douilles, en particulier de neuf millimètres et d'autres calibres dont certains plus gros", a dit à l'AFP le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard.

Selon lui, "l'appel à témoin (de vendredi) reste quand même valable, puisque en dehors des cinq sur la vidéo, nous avons fait passer deux photos de terroristes avérés de l'ETA, d'une part celui qui a été arrêté et d'autre part un autre qui, lui, a été reconnu par les victimes du vol à main armée".

Le membre présumé de l'ETA arrêté mardi soir devait pour sa part être déféré samedi soir au parquet antiterroriste qui s'apprête à ouvrir une information judiciaire. Il devrait être présenté dans la foulée à un juge d'instruction en vue de son éventuelle mise en examen et d'un placement en détention provisoire.

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"Il s'agit de cinq jeunes Catalans en vacances"
Les personnes sur la vidéo ne sont pas des membres de l'ETA

Selon une source judiciaire espagnole, l'homme arrêté est Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, poursuivi pour des violences urbaines perpétrées par des groupes radicaux de jeunes indépendantistes basques, en mars et septembre 2008.

Les obsèques du policier auront lieu mardi en présence du président Nicolas Sarkozy et du chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero. L'émotion suscitée par sa mort reste très vive dans la police.

Tags: France, ETA, Espagne,