Pour le 100e anniversaire de la Journée de la femme, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les violences et les abus sexuels subis par les femmes, ce qui les rend davantage vulnérables à la transmission du VIH/Sida.
"Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes" : tel est le mot d’ordre des Nations unies en cette Journée internationale de la femme, qui fête cette année son 100e anniversaire.
Le thème peut paraître banal pour ceux qui ont grandi avec l’idée qu’on ne frappe pas les femmes, même avec une rose. Pourtant, la violence faite aux femmes reste un phénomène banal qui touche près de 70 % d’entre elles dans le monde, selon une récente étude de l’ONUSIDA.
Une femme sur trois battue dans certains pays
" Dans certains pays, jusqu’à une femme sur trois sera battue, forcée d’avoir des rapports sexuels ou subira d’autres abus au cours de sa vie. Les femmes et les filles sont également systématiquement et délibérément soumises au viol et à la violence sexuelle en temps de guerre", a alerté Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, dans un message diffusé à l’occasion de la Journée de la femme.
Parmi les conséquences désastreuses de cette situation, la violence et les abus sexuels rendent les femmes plus vulnérables face au Sida. Le virus est devenu la première cause de décès et de maladie chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans), peut-on lire dans l’étude.
En décembre 2008, environ 15,7 millions de femmes vivaient avec le VIH, soit la moitié des personnes infectées dans le monde. En Afrique subsaharienne, elles représentent plus de 60 % des personnes touchées. En Afrique australe, la prévalence du VIH chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans est environ trois fois plus élevée que chez les hommes.
Un constat d'échec
Pourtant, depuis trente ans, la recherche ne s’est spécifiquement penchée sur le besoin de femmes en matière de prévention et de soin. L’ONUSIDA vient donc de lancer un plan d’action sur cinq ans pour aborder le problème de l’inégalité des sexes face à aux violences sexuelles.
Parmi les objectifs à atteindre par l’ONUSIDA dans les cinq prochaines années : accroître la sensibilisation face aux sévices sexuels, plaider pour des politiques nationales de prévention et protection des femmes et mettre en place une vaste campagne d’action contre les violences sexuelles dans les pays en conflits.
"La violence à l’égard des femmes ne doit en aucun cas être tolérée", rappelle dans un communiqué Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONU. "Les femmes et les filles ne sont pas des victimes, elles sont le moteur d’une transformation sociale." Une injonction qui nous rappelle que, pour bien des femmes dans le monde, le chemin vers l’égalité et la liberté n’est pas l’affaire de la journée annuelle qui leur est consacrée, mais un combat qui risque de durer toute une vie.