
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité a enregistré 21 % de plaintes supplémentaires en 2009. Son actuel patron, Louis Schweitzer, dont le mandat s'achève le 8 mars, n'a, quant à lui, toujours pas été remplacé.
Lors de la présentation, ce vendredi, de son rapport annuel sur les discriminations en France, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) a insisté sur la hausse importante des réclamations enregistrées auprès d'elle en 2009. Mais la grande question du moment, au sein de l'institution, concerne la succession de son président, Louis Schweitzer. En effet, alors que ce dernier quitte ses fonctions dans trois jours, le nom de son successeur n’a toujours pas été révélé...
Interrogé jeudi sur France Inter, Louis Schweitzer a soigneusement évité le sujet, préférant souligner le bilan de sa dernière année à la tête de la Halde. En 2009, celle-ci a reçu 10 546 réclamations, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2008. Toutes les demandes ont pu être traitées.
Plus de la moitié des discriminations dénoncées concerne le monde professionnel. Les trois-quarts d'entre elles proviennent d’employés du secteur privé qui se plaignent d’entraves à leur progression professionnelle, détaille le rapport annuel de la Halde. En tête des plaintes, on retrouve les discriminations liées à l’origine ethnique (28,5 %), suivies de celles liées à un état de santé (18,5 %), à des activités syndicales (6 %), et enfin à l'âge (5,5 %).
Vacance du pouvoir
La Halde révèle également que, parmi toutes les instructions qu’elle a engagées (1 752), 212 ont abouti à des actions en justice (contre 64 en 2008). Les autres ont été réglées à l’amiable ou par le biais d'une médiation.
Mais ces chiffres masquent mal l’incertitude qui règne au sein de l'organisation. Qui pour remplacer Louis Schweitzer, qui avait quitté en 2005 la direction de Renault à la demande de Jacques Chirac, alors président de la République, pour rejoindre la Halde ? La question est sur toutes les lèvres. Aujourd'hui, une chose toutefois est certaine : il y aura une vacance du pouvoir. En effet, même si Nicolas Sarkozy lui donne un successeur dans les heures qui viennent, l'heureux élu devra attendre son audition par les commissions des Lois des deux Assemblées pour prendre ses fonctions. Or, la prochaine session du Parlement ne débute que le 22 mars.
L’ancien patron de SOS Racisme, Malek Boutih, a fait savoir qu’il était intéressé par le poste. Mais Nicolas Sarkozy n’a pas l’air pressé de se décider. Certains pensent en effet que les prises de positions de la Halde, qui s'est notamment opposée au fichier Edwige et à l'instauration de tests ADN pour les candidats au regroupement familial, n’ont pas été du goût de l’actuel président de la République...