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Près de 900 garde-frontières poursuivis pour avoir participé à une mutinerie

Accusés de meurtres, de pillages, d'incendies volontaires et d'actes de torture lors d'une sanglante mutinerie contre leurs officiers en 2009, quelque 900 paramilitaires vont être inculpés par les autorités du Bangladesh.

AFP - Le Bangladesh va poursuivre en justice quelque 900 garde-frontières soupçonnés de meurtres, incendies volontaires et pillages commis lors d'une mutinerie en février 2009, a annoncé mercredi un procureur.

"Nous avons établi qu'environ 900 hommes des Bangladesh Rifles (BDR) ont pris part aux meurtres d'officiers de l'armée, aux pillages, aux incendies volontaires et aux tortures contre des membres de familles d'officiers", a déclaré à l'AFP Mosharraf Hossain Kazal, un procureur d'une cour du Bangladesh.

Les BDR appartiennent à une unité paramilitaire chargée de la surveillance des frontières.

"Nous sommes à la dernière étape de l'enquête. Ils seront bientôt inculpés", a-t-il ajouté, précisant que la peine maximale pour de tels chefs d'accusations était la mort par pendaison.

Des centaines d'hommes des BDR s'étaient mutinés le 25 février 2009 durant 33 heures contre leurs officiers après le rejet de revendications concernant leurs soldes et leurs conditions de travail.

Au moins 74 personnes avaient été tuées, la plupart des militaires dont les corps affreusement mutilés avaient été mis au jour dans des fosses communes et des égouts.

Dans le cadre de l'enquête criminelle, plus de 7.000 garde-frontières ont été interrogés et 2.205 d'entre eux ont été arrêtés, a déclaré mercredi un haut responsable de la police, Abdul Kahhar Akhand.

Les poursuites contre les 900 soldats seront engagées parallèlement à une enquête militaire distincte sur les soldats soupçonnés d'avoir été impliqués dans la mutinerie, qui s'était étendue le long de 40 postes frontière dans tout le pays.

Environ 3.500 personnes doivent être traduits devant des cours militaires spéciales. Ils encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

En mais 2009, un rapport d'enquête gouvernemental affirmait que la frustration des paramilitaires sur leurs salaires et leurs conditions de vie était à l'origine de la sanglante mutinerie au sein d'un régiment à Dacca.

Ce rapport d'enquête a fourni le premier éclairage complet sur une mutinerie qui fut un électrochoc au Bangladesh, dirigé depuis fin 2008 par le Premier ministre Mme Cheikh Hasina Wajed, à la tête de la Ligue Awami, un parti nationaliste laïc de gauche.

En mars l'an dernier, l'un de ses ministres avait en revanche assuré que des islamistes liés au groupuscule fondamentaliste clandestin Jamayetoul Moudjahidin Bangladesh (JMB) et infiltrés au sein du BDR étaient impliqués dans la mutinerie.