Selon un de ses collaborateurs, le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro (photo) ne pourra pas former un nouveau gouvernement d'ici à lundi soir, comme le souhaitait le président Laurent Gbagbo après la dissolution de vendredi.
REUTERS - Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, ne formera pas un nouveau gouvernement d’ici lundi soir, comme le lui a demandé le président Laurent Gbagbo en annonçant la dissolution du gouvernement et de la commission électorale, a déclaré dimanche un de ses collaborateurs.
« Je ne sais pas quand le Premier ministre sera prêt, mais ce ne sera pas demain ou mardi. C’est trop tôt et trop compliqué pour l’instant pour prendre une décision rapide », a déclaré un collaborateur du Premier ministre sous le sceau de l’anonymat.
La décision de Gbagbo aura pour effet de retarder encore une élection présidentielle qui aurait dû initialement se tenir il y a quatre ans et qui était prévue à la fin du mois ou début mars.
Or le scrutin est nécessaire pour mettre fin à plusieurs années d’instabilité et à l’impasse politique qui prévaut depuis la guerre de 2002-2003 qui a coupé en deux le pays, premier producteur mondial de cacao, laissant le Nord aux mains des rebelles.
De nombreux Ivoiriens craignent que des violences éclatent dans les prochains jours après l’appel à manifester lancé par des partis d’opposition qui ont fait savoir qu’ils ne reconnaissaient plus Gbagbo comme chef de l’Etat.
Gbagbo a accusé le chef de la commission électorale, Robert Mambé, membre de l’opposition, de tenter d’ajouter sur les listes électorales 429.000 personnes dont l’identité ivoirienne n’avait pas été vérifiée.
Les candidats d’opposition Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara accusent Gbagbo de créer délibérément des obstacles au scrutin pour se maintenir au pouvoir, accusation dont ils se défend.