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Les Chinois de France célèbrent l'année du Tigre

Les Chinois vivant en France célèbrent aujourd'hui le passage de l'année du Bœuf à celle du Tigre de métal. Des festivités qui symbolisent le renouveau, la famille réunie et l'espoir de prospérité.

AFP - Des centaines de milliers de Chinois et Asiatiques d'origine chinoise vivant en France célèbrent à partir de dimanche le début de l'année du Tigre, des festivités symbolisant le renouveau, la famille réunie et l'espoir de prospérité.

Selon le calendrier agricole chinois, lunaire et solaire, le 14 février marque pour les 600.000 à 700.000 Chinois et Asiatiques d'ascendance chinoise (Vietnamiens, Laotiens, Cambodgiens...) installés en France (dont 50% en région parisienne, première communauté chinoise d'Europe), le passage de l'année du Boeuf à celle du Tigre de métal, évoquant courage et solidarité.

"Le Nouvel an chinois (nónglì xinnián), également appelé Fête du printemps ou Fête du Têt au Vietnam, est la fête la plus importante pour les diasporas chinoises à travers le monde et constitue un moment unique de transmission de traditions millénaires au sein des familles, particulièrement quand elles ont émigré", souligne Donatien Schramm, fondateur de l'association parisienne "Chinois de France".

Ainsi, explique Chen Weiwei, professeur de calligraphie à Paris, née en 1979 dans le district de Wenzhou (sud-est de la Chine), "c'est l'occasion de raconter les traditions à mes deux enfants nés en France".

"Chez nous comme dans la plupart des familles chinoises, on fixe le signe Fu, symbolisant le bonheur à l'envers sur notre porte pour attirer la prospérité, on accomplit la cérémonie familiale d'adieu aux dieux du foyer et on leur offre des sucreries qui collent les lèvres pour les empêcher d'aller dire du mal de nous à l'Empereur de Jade", s'amuse la jeune femme.

Sa fille Martine, 7 ans, attend surtout les "enveloppes rouges" des étrennes que les adultes donnent aux enfants après les échanges de voeux au sein de la famille, de l'aîné au plus jeune.

Elle aide également sa mère à préparer les aliments symboliques par le nom ou la forme pour cette période de bombance: raviolis en forme de lingot d'or, symbole de prospérité, nouilles évoquant la longévité ou sucreries rondes représentant la famille réunie.

Mais ces festivités révèlent aussi le nombre croissant d'immigrés chinois vivant isolés et dans un grand dénuement, dénonce l'association franco-chinoise Hui Ji. Venus pour la plupart de la région du Dongbei (nord-est de la Chine), ils ne bénéficient pas des réseaux familiaux des Wenzhous.

"Je vais aller voir le défilé dimanche à Belleville (à Paris) mais le Nouvel an est un moment très difficile à passer pour moi: je suis venue travailler seule en France, j'ai laissé mon fils et mon mari en Chine", se plaint Chen Limei, une ouvrière du textile, sans papiers et âgée de 55 ans.

Paris propose cette année de nombreuses manifestations ouvertes au public: dimanche, le traditionnel défilé du dragon débutera vers 14H00 place de l'Hôtel de Ville (4e arrondissement) en présence du maire Bertrand Delanoë, de l'ambassadeur de Chine en France, Kong Quan, et du président de l'association des Chinois résidant en France, Chan Sing Mo.

D'autres défilés hauts en couleurs auront lieu dimanche à Belleville (19e et 20e arrondissements), le 19 février dans le 17e arrondissement, et le 21 dans le 13e. Ces célébrations doivent durer une quinzaine de jours et s'achever par la "Fête des lanternes".