Réunis à Bruxelles sous l'égide du président du Conseil européen, Herman van Rompuy (photo), les dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord sur le principe d'un soutien à apporter à la Grèce, pays en proie à une grave crise budgétaire.
AFP - Les dirigeants européens ont promis jeudi leur solidarité à la Grèce pour empêcher tout risque de faillite et menacé d'adopter des mesures "déterminées" pour défendre la zone euro, mais sans annoncer aucune aide financière concrète dans l'immédiat.
"Les Etats de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées si nécessaire pour préserver la stabilité financière", ébranlée par les attaques spéculatives dont est victime la Grèce sur les marchés en raison de l'ampleur de ses déficits, et des craintes de faillite du pays, a déclaré le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy.
Il s'exprimait devant la presse peu après le début d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles, consacré à la crise budgétaire sans précédent que traverse Athènes. Et à l'issue d'une réunion séparée avec le Premier ministre grec, Georges Papandréou, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.
Cette dernière a affirmé également que "la Grèce faisait partie de l'Union européenne" et qu'on "n'allait pas laisser tomber la Grèce".
Mais ce soutien de principe a un prix, Athènes va devoir redoubler d'efforts pour réduire ses déficits gonflés par la crise et une gestion jugée laxiste.
"Il y a des règles et ces règles vont devoir aussi être respectées", a ajouté Mme Merkel à l'attention de la Grèce.
"Nous appelons le gouvernement à mettre en oeuvre" les mesures d'économies budgétaires promises "de façon rigoureuse et déterminée", afin de réduire effectivement le déficit budgétaire grec de quatre points cette année, a averti M. Van Rompuy. Il a atteint l'an dernier 12,7%, selon la Commission européenne.
"La Grèce doit être prête à faire tout ce qui est nécessaire, y compris à prendre des mesures supplémentaires" pour y parvenir, a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Athènes a déjà prévu l'adoption d'un arsenal anti-fraude, la réduction de primes aux fonctionnaires ou la baisse des dépenses des hôpitaux. Sous une très forte pression, le gouvernement a aussi programmé un gel total des salaires des fonctionnaires, le relèvement de l'âge légal du départ à la retraite ou l'augmentation des taxes sur les carburants.
Dans l'immédiat, une aide financière à la Grèce n'est pas prévue, contrairement à ce qui avait été anticipé avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE.
"Le gouvernement grec n'a demandé aucun soutien financier", a indiqué M. Van Rompuy.
Toutefois, les ministres des Finances de la zone euro travaillent déjà à la mise au point un plan d'aide dans le cas où la Grèce serait menacée de défaut de paiement. A savoir une incapacité à payer ses dettes ou des difficultés à emprunter de l'argent sur les marchés.
Ils devraient finaliser leurs travaux au cours d'une nouvelle réunion lundi à Bruxelles.
Parmi les options à l'étude figurent des prêts bilatéraux offerts par certains Etats de la zone euro, des mises à la disposition de lignes de crédit ou encore des garanties sur l'émission d'emprunts d'Etat par la Grèce, selon des sources diplomatiques.
La Pologne pour sa part s'est dite favorable à l'idée d'euro-obligations, lancées de concert par plusieurs pays européens pour venir en aide à la Grèce. "La Pologne serait prête à participer à un projet d'euro-obligations destiné à réunir des fonds d'aide à des pays comme la Grèce", a déclaré le Premier ministre Donald Tusk.
La crise grecque a rendu encore plus urgent un autre thème discuté jeudi par les dirigeants européens, l'ébauche d'un "gouvernement économique" de l'UE pour renforcer la coordination des politiques nationales.