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Kim Jong-un en Chine pour une rencontre historique avec Xi Jinping et Vladimir Poutine
Le président chinois Xi Jinping réunit conjointement à Pékin cette semaine son homologue russe Vladimir Poutine et le numéro un nord-coréen Kim Jong-un, une première.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un au départ de Pyongyang pour rejoindre la Chine en train, lundi 1er septembre. © STR, AFP

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est entré en Chine mardi 2 septembre à bord de son train blindé pour assister à un défilé militaire géant à Pékin, où il devrait, lors d'une rencontre inédite, se trouver au côté des présidents russe et chinois.

Kim Jong-un, parti lundi après-midi de Pyongyang, a traversé la frontière dans la nuit de lundi à mardi pour assister à la parade qui célébrera mercredi matin les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap, citant les médias d'État nord-coréens. Il devrait arriver à destination dans la journée, à une heure difficile à apprécier, au bout d'un trajet de 1 300 kilomètres estimé à une vingtaine d'heures.

Kim Jong-un fait partie des 26 chefs d'État et de gouvernement du monde entier invités à l'évènement monumental prévu autour du président Xi Jinping. Le président russe Vladimir Poutine y assistera également. Ce dernier a déjà commencé à s'entretenir avec son homologue chinois, a rapporté mardi l'agence officielle Chine Nouvelle.

Onzième déplacement à l'étranger de Kim Jong-un

La mise en scène protocolaire est gardée secrète, malgré les spéculations sur le placement des uns et des autres en tribune et sur une éventuelle rencontre ultérieure Xi-Kim-Poutine, qui serait sans précédent. À elle seule, l'apparition de Kim Jong-un en public au milieu d'un certain nombre de dirigeants étrangers serait inédite.

La sécurité a été considérablement renforcée en vue du défilé. Des soldats ont pris position sur les ponts et au coin des rues. Des kilomètres de barrières métalliques ont été prépositionnées le long des avenues. Les Pékinois se creusent la tête pour savoir comment ils se déplaceront mercredi.

Depuis son arrivée à la tête d'un pays reclus soumis à de lourdes sanctions internationales, Kim Jong-un en est seulement à son onzième déplacement à l'étranger. Il s'était rendu quatre fois en Chine auparavant.

"Cette visite montre que la Corée du Nord est acceptée en tant que membre d'un groupe de nations dirigé par la Chine, qui inclut également la Russie. Elle montre que la Chine tolère – sans pour autant s'en réjouir – les relations actuelles entre la Corée du Nord et la Russie", alliée mais aussi rivale, estime Christopher Green, spécialiste de la péninsule coréenne à l'International Crisis Group.

Refroidissement des relations entre Washington et Pyongyang au profit de Moscou

Vladimir Poutine, lui, est arrivé dimanche en avion en Chine pour participer à Tianjin (nord) parmi une vingtaine de leaders eurasiatiques à une réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai qui s'est achevée lundi. Il devrait passer un long moment avec ses hôtes chinois mardi à Pékin.

La Russie et la Chine affichent leur entente alors qu'elles sont engagées dans une épreuve de force avec l'Occident et les États-Unis. À Tianjin, Vladimir Poutine, malgré sa rencontre avec Donald Trump en Alaska le 15 août, n'a donné aucun signe de vouloir céder aux pressions du président américain pour une résolution du conflit en Ukraine.

La Chine et les États-Unis se sont de leur côté livrés début 2025 à une surenchère de droits de douanes réciproques avant de convenir d'une trêve pour l'instant temporaire. Les relations des Russes et des Chinois sont tendues aussi avec les Européens.

Le dirigeant nord-coréen avait capté la lumière en 2018 et 2019, au cours du premier mandat de Donald Trump, en le rencontrant à trois reprises. Il s'est mis en retrait après l'échec du dernier sommet avec le président américain, au Vietnam. Depuis, les efforts de Donald Trump pour enrayer la menace nucléaire et balistique que fait peser la Corée du nord sur les alliés régionaux des États-Unis sont restés vains.

La Corée du Nord est devenue l'un des grands alliés de la Russie dans la guerre en Ukraine, lui envoyant des milliers de soldats et des armes.

Avec AFP