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Pékin met en garde Barack Obama avant la visite du dalaï-lama

Une rencontre entre le président américain, Barack Obama, et le dalaï-lama nuirait "gravement" aux relations sino-américaines, a prévenu la Chine. Le chef de la théocratie tibétaine est attendu aux États-Unis dans les mois qui viennent.

REUTERS - Une rencontre entre Barack Obama et le dalaï-lama nuirait gravement aux relations entre Pékin et Washington, déjà mises à mal par un projet de vente d'armes américaines à Taiwan, a averti mardi un membre de la direction du Parti communiste chinois.

Le gouvernement chinois s'opposera fermement à une telle rencontre, qui serait "totalement contraire aux pratiques internationale acceptées et affecterait gravement les relations politiques sino-américaines", a poursuivi Zhu Weiqun, chargé des affaires religieuses et ethniques au sein du PCC, lors d'une conférence de presse.

Le dalaï-lama, que la Chine qualifie de dangereux séparatiste, est attendu dans les mois qui viennent aux Etats-Unis et nombreux sont ceux parient sur une rencontre avec le président des Etats-Unis.

La Maison blanche n'a pour le moment pas confirmé, mais même une simple entrevue informelle donnerait lieu à de vives tensions avec les autorités chinoises, qui se sont indignées ce week-end d'un projet de vente d'armes américaines à Taiwan.

Le gouvernement américain a informé vendredi le Congrès de ses projets de vente d'armements à Taiwan pour un montant de 6,4 milliards de dollars.

Pékin a annoncé quelques heures plus tard la suspension des relations militaires avec Washington, ainsi que l'interruption du dialogue sur les questions de sécurité stratégique, de contrôle des armes et de prolifération nucléaire.

Les Etats-Unis ont renoncé à la reconnaissance diplomatique de Taipeh en 1979 pour admettre l'existence d'"une seule Chine". Mais ils demeurent les premiers alliés de Taiwan et sont tenus d'aider l'île à assurer sa défense.

Ce dernier contentieux, précédé il y a quelques jours par celui sur la censure en ligne, est venu s'ajouter à ceux - récurrents - du cours du yuan, de la liberté d'expression et du Tibet.

Les autorités chinoises se montrent de plus en plus véhémentes à l'égard des dirigeants qui reçoivent le chef de la théocratie tibétaine depuis les émeutes de Lhassa, en mars 2008.

"Si le président américain rencontre cette fois le dalaï-lama, cela nuira à la confiance et à la coopération bilatérale et cela n'aidera pas les Etats-Unis à surmonter la crise économique actuelle", a ajouté Zhu.