
La défense contre-attaque. Les avocats des deux rugbymen français inculpés de viol aggravé en Argentine depuis début juillet ont déposé, mardi 27 août, une demande de non-lieu, pour tenter d'obtenir leur retour en France, a indiqué l'un des avocats.
"La demande de non-lieu a été déposée, la décision revient à présent à la justice, et nous serons dans l'attente" des réquisitions du parquet, avant une décision ultérieure du juge, a déclaré à des journalistes Me German Hnatow, l'un des avocats de Hugo Auradou et Oscar Jegou, au pôle judiciaire de Mendoza (ouest).
Dans la journée, les deux rugbymen ont quitté Mendoza, où ils se trouvaient depuis début juillet, pour la capitale Buenos Aires, ont indiqué leurs avocats.
"Ils sont partis pour être plus tranquilles (...) ils ne peuvent l'être dans une province ou leur photo a été publiée", a déclaré à Radio Mitre depuis l'aéroport de Mendoza Me Hnatow. A Buenos Aires "les attendent des amis et de la famille", et "s'ils doivent participer à une audience (d'examen) de non lieu, ils le feront en mode virtuel".
Les avocats argentins des joueurs ont rappelé que depuis leur remise en liberté le 12 août par le parquet -après près d'un mois en résidence surveillée- "ils sont libres d'aller où ils veulent en Argentine".
Prochaine audience vendredi
La demande de non-lieu était attendue de la part de la défense, convaincue que la position de l'accusation a été fragilisée ces dernières semaines. Elle intervient au lendemain de la révélation d'une tentative de suicide de la plaignante, vendredi dernier selon ses avocats, qui l'a empêchée d'assister à l'audience de ce mardi.
La plaignante "suit actuellement un traitement intensif", avait indiqué, lundi, son avocate, Natacha Romano. Elle est "dans un état émotionnel bouleversé", mais "assistée par les psychiatres de l'hôpital public", a ajouté l'autre, Mauricio Cardello. Me Hnatow a précisé, mardi, qu'une prochaine audience avait été fixée à vendredi.
À cette audience, le parquet devrait faire connaître sa position, et demander au juge une audience d'examen de la demande de non-lieu, a précisé à l'AFP Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale de Mendoza.
Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux internationaux de 21 ans, sont inculpés de viol aggravé en réunion. Les faits présumés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza (ouest, à 1 000 km de Buenos Aires), où le XV de France venait de remporter un test-match contre l'Argentine.
La plaignante, qui avait rencontré les joueurs en boîte de nuit et s'était rendue avec l'un d'eux à l'hôtel, dit avoir subi viols et violences de la part des deux. Les inculpés reconnaissent des relations sexuelles, mais affirment qu'elles étaient consenties et nient toute violence.
Placés en détention peu après leur arrestation le 8 juillet, les deux joueurs avaient été placés en résidence surveillée le 17, puis remis en liberté il y a deux semaines sur décision du parquet, bien qu'interdits de quitter l'Argentine le temps de l'instruction.
Me Cardello a réaffirmé ces derniers jours qu'ils s'opposeraient formellement à un non-lieu et allaient "continuer à soutenir qu'il y a bien eu abus sexuel".
Avec AFP