
La Russie a mené lundi 8 juillet des attaques contre Kiev et d'autres villes d'Ukraine, faisant au moins 24 morts et touchant le principal hôpital pour enfants de la capitale, ont déclaré des responsables ukrainiens.
"Les terroristes russes ont de nouveau attaqué lourdement l'Ukraine avec des missiles. Différentes villes : Kiev, Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk. Plus de 40 missiles de différents types. Des immeubles d'habitation, des infrastructures et un hôpital pour enfants ont été endommagés", a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram.
"Ces actes barbares visant directement et volontairement un hôpital pour enfants sont à ajouter à la liste des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte", a réagi le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Ces frappes viennent "tragiquement nous rappeler les raisons pour lesquelles notre soutien à l'Ukraine doit se poursuivre et s'amplifier".
"La frappe russe sur l'hôpital pour enfants Okhmatdyt de Kiev est une attaque épouvantable contre les civils ukrainiens", a pour sa part dénoncé sur X le nouveau chef de la diplomatie britannique, David Lammy. "Le soutien du Royaume-Uni à l'Ukraine est indéfectible", a-t-il ajouté, "nous devons demander des comptes aux responsables de la guerre illégale de Poutine".
À Kryvyï Rig, dans le centre, le maire a annoncé qu'au moins dix personnes avaient été tuées et 41 blessées dans des frappes qui ont notamment atteint une usine. À Kiev, le parquet a dénombré neuf morts et 35 blessés.
"Un des plus importants hôpitaux pour enfants d'Europe" a été endommagé dans la capitale, "il y a des gens sous les décombres et le nombre exact des victimes est pour l'heure inconnu", a fustigé Volodymyr Zelensky sur X, diffusant une vidéo du bâtiment endommagé.
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Accepter Gérer mes choix"La Russie ne peut soutenir qu'elle ignore où tombent ses missiles et doit être tenue pour pleinement responsable", a-t-il ajouté, laissant entendre que le bâtiment avait été directement atteint par le missile russe et non par des débris d'un missile russe qui aurait été détruit dans les airs ou encore par un missile antiaérien ukrainien qui serait retombé.

Sur place, une journaliste de l'AFP a constaté que la route conduisant à l'hôpital était partiellement barrée par la police. Des patients et des infirmières en tenue s'étaient regroupés dans le parc de l'hôpital, à côté du bâtiment détruit.
"Il est très important que le monde ne reste pas silencieux et que chacun voie ce que fait la Russie", a lancé Volodymyr Zelensky, à la veille d'un important sommet de l'Otan à Washington et à quelques heures de l'arrivée du Premier ministre indien Narendra Modi à Moscou.
Près de la ligne de front, dans la région orientale de Donetsk, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu'"au moins trois personnes" avaient péri à Pokrovsk, après les frappes matinales, qui ont, là aussi, touché une usine, selon le gouverneur régional, Vadym Filachkine.
À Dnipro, les autorités militaires ont dénombré un mort et six blessés.

Le Premier ministre Denys Shmygal a précisé que les Russes avaient tiré des "missiles de croisière et des missiles balistiques, aussi bien que des Kinjal", des missiles air-sol.
L'armée russe frappe régulièrement loin à l'intérieur du territoire ukrainien, ciblant notamment des infrastructures comme des installations énergétiques et des usines et tuant des civils dans une stratégie qui vise à saper le moral des Ukrainiens.
L'Ukraine ne dispose que d'un nombre limité de systèmes de défense antiaérienne et de munitions et en réclame plus à ses alliés occidentaux.
L'opérateur énergétique privé DTEK a de son côté fait savoir sur Telegram que trois de ses sous-stations de transformateurs avaient été détruites ou endommagées à Kiev.
Volodymyr Zelensky en route pour un sommet de l'Otan à Washington
Ces frappes surviennent à un moment où, sur la ligne de front dans l'Est, l'armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l'armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d'armes et de munitions de la part des Occidentaux.
Ces attaques ont aussi lieu à la veille de la réunion de l'Otan aux États-Unis, où il sera largement question du soutien fourni par cette alliance à Kiev mais aussi des incertitudes que font peser dessus les élections américaines à venir et l'éventuelle victoire de Donald Trump.
Ce dernier a dit à plusieurs reprises qu'il mettrait un terme à la guerre dans des délais très courts, ce qui implicitement se ferait au détriment des Ukrainiens qui résistent à l'invasion russe depuis bientôt deux ans et demi.
Volodymyr Zelensky est arrivé lundi à Varsovie, avant de se rendre à ce sommet à Washington.
Dans le même temps, le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu à Moscou lundi après-midi. Cet allié traditionnel des Russes n'a pas explicitement condamné l'offensive contre l'Ukraine entamée en février 2022 et s'abstient de voter les résolutions de l'ONU contre la Russie.
Outre les victimes tuées par les missiles, cinq personnes ont perdu la vie quand leur voiture a sauté sur une mine sur une route forestière dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé les autorités locales, affirmant que l'engin avait été posé par les Russes.
Avec AFP