L’organisation des Jeux olympiques : voilà ce qui occupe les esprits et l’agenda politique ces derniers mois, offrant un sujet de discussion intarissable pour les Français - et surtout les Franciliens. Prix du ticket de métro qui double, transports à la ramasse, travaux aux abords des futurs sites olympiques sont autant d’occasions pour les habitants de pester et de n’avoir qu’une hâte : que ces JO se terminent, et vite.
Mais au-delà de la réputation de râleurs qui leur colle à la peau, il semblerait que les Français aient cette fois de vraies raisons de se plaindre. Dans un contexte politique et social tendu, apprendre que des étudiants ont été délogés, ou des sans-abri expulsés a fait réagir. Et à l’étranger, quand on parle des JO, c’est pour se moquer d’une baignade dans la Seine encore incertaine.
Idem aux Jeux de Londres en 2012
Vu le peu d’engouement que suscitent ces Jeux “populaires”, comme le voudraient les organisateurs, on voit mal comment cette édition française pourrait bien se passer. Et pourtant, il suffit de regarder chez nos voisins d’Outre-Manche pour entrevoir un espoir.
“Pour les JO de Londres, il y a eu des scandales par rapport au logement. On demandait depuis 40 ans que d’anciens terrains pollués soient nettoyés pour construire des maisons. Et, d’un coup, ça a été fait, mais pour les Jeux olympiques”, se souvient Robert McLiam Wilson, écrivain nord-irlandais. Parisien d’adoption, il vivra les Jeux de Paris de l’intérieur, comme il a vécu ceux de 2012 dans la capitale britannique. Finalement, le village olympique londonien a été transformé en logements à l’issue des Jeux.
“À Londres aussi, il y avait eu des restrictions de circulation, des problèmes dans les transports…”, ajoute Benoît Perrochais, journaliste sports à France 24. “La ‘Team GB’ – c’est comme ça qu’on appelait les athlètes – avait parfaitement réussi ses Jeux et avait suscité un véritable engouement”, faisant oublier les protestations des semaines précédentes.
En fin de compte, les Britanniques gardent une image positive de l’événement. Alors, à l’image de Londres, ces JO de Paris se dérouleront-ils mieux qu’ils n’ont commencé ? La cérémonie d’ouverture le 26 juillet prochain sera un premier élément de réponse, quand le monde entier aura les yeux rivés sur la Seine.