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Publié le : 18/03/2024 - 08:00

À la Une de la presse ce lundi 18 mars, Vladimir Poutine en Russie plébiscité en Russie, où le président obtient le score exceptionnellement élevé de 87 % des voix. La décision du Niger de rompre sa coopération militaire avec les États-Unis, dont la présence est jugée "illégale" par la junte au pouvoir. L’accord signé hier par la Commission européenne avec l’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi. Et la publication, aujourd’hui, en France, du nouveau Guide Michelin, la bible des gourmets.

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À la Une de la presse, le plébiscite accordé à Vladimir Poutine en Russie, où le président obtient le score exceptionnellement élevé de 87 % des voix. Outre ce score soviétique, The Financial Times relève qu’à la fin de ce cinquième mandat, en 2030, Vladimir Poutine aura dépassé le record de longévité au Kremlin de Joseph Staline. À l’unisson de la presse internationale, El Pais annonce une victoire "écrasante", à l’issue d’une "farce électorale", sans réel adversaire. Le journal espagnol rapporte que Vladimir Poutine a d’ailleurs assuré, sitôt sa victoire prononcée, avoir envisagé d’échanger celui qui fut son principal opposant, Alexeï Navalny, juste avant son décès – déclarant à propos de sa mort suspecte "c’est la vie". La veuve d’Alexeï Navalny, fait par ailleurs la Une du Guardian, qui la montre dans la file d’attente pour aller voter hier midi à l’ambassade russe de Berlin, d’où elle avait appelé ses compatriotes à aller voter, au même moment, contre Poutine, ou à inscrire le nom d’Alexeï Navalny sur les bulletins de vote.

Avec ce cinquième mandat, Vladimir Poutine confirme son emprise sur la Russie. The Financial Times voit se profiler un nouveau mandat "lourd de menaces" pour l’Europe et le monde, avec une répression intérieure allant de pair avec une politique "plus belliciste" à l’étranger. Outre la guerre en Ukraine, Le Figaro rappelle que la Russie est aussi engagée, plus ou moins directement, dans d’autres conflits, de la Moldavie à la Syrie, avec le risque que cette ingérence provoque "de nouvelles guerres". En Afrique, où plusieurs pays sont devenus le terrain de jeu des mercenaires russes, Wakat Sera ironise sur cette Russie semblable à ces États africains "où le vainqueur de la présidentielle est connu avant même que les électeurs soient convoqués aux urnes". "Pour le moment, tout est [toujours] sous contrôle au Kremlin ! Rien de nouveau à l’est !", résume le site d’info burkinabé.

Poutine réélu dans un fauteuil au Kremlin, vu par Morten Morland pour The Times, c’est une cohorte de serviteurs lui apportant "les cœurs et les esprits" de ses compatriotes, comme il l’a commandé. Dans le dessin de Pat Blower pour The Daily Telegraph, un autre serviteur commente obséquieusement le score stalinien du maître du Kremlin : "Quel suspense dans la dernière ligne droite, Monsieur."

La Russie de Poutine pourrait profiter de la décision du Niger de rompre sa coopération militaire avec les États-Unis, dont la présence est désormais jugée "illégale" par la junte au pouvoir. La Croix parle d’"une très mauvaise nouvelle" pour l’Administration Biden, qui avait suspendu la coopération militaire avec l’armée nigérienne après le coup d’État du général Tiani en juillet 2023, mais avait "tout fait" pour éviter la rupture, quitte à  se désolidariser de l’attitude française, "jugée trop agressive et intransigeante". Toujours d’après La Croix, le départ des troupes du Niger porterait "un coup dur" à la présence américaine au Sahel et risquerait d’être "peu apprécié par le contribuable américain" – qui aura finalement financé lourdement et à perte la base militaire d’Agadez, la deuxième plus grande base américaine en Afrique après celle de Djibouti, ce qui serait "un revers politique et diplomatique pour Joe Biden, à quelques mois de la présidentielle".

Le journal burkinabé Le Pays évoque une "escalade dans le bras de fer entre Niamey et Washington", le retrait probable des soldats américains ouvrant sans doute la voie aux Russes, qui étendent "lentement mais sûrement leurs tentacules dans cette zone sahélienne", après avoir gagné la confiance du Mali et du Burkina Faso, "pour combler le vide laissé par la France". Selon The Wall Street Journal, la décision nigérienne ferait suite aux accusations de hauts responsables américains sur un projet donnant accès à l’Iran aux vastes réserves d’uranium nigérien pour développer un "potentiel programme d’armes nucléaires" de la république islamique.

Dans la presse, également, l’accord signé hier par la Commission européenne avec l’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi. Le journal égyptien Al Masry Al Youm annonce la conclusion d’un "partenariat stratégique" dans la lutte contre l'immigration clandestine, l'industrie, le transfert de technologies et la formation. Un accord à plus de 7 milliards d’euros, principalement dédiés à la lutte contre l’immigration illégale, d’après le journal belge Le Soir, qui voit dans "l’empressement" de l’UE à signer cet accord le signe "d’une certaine nervosité électorale en Europe" à l’approche des européennes. Le Soir fait aussi état des critiques de plusieurs ONG qui considèrent l’Égypte comme "l’une des pires dictatures du Moyen-Orient", avec une répression massive se traduisant par l'emprisonnement de près de 60 000 opposants ces dernières années.

On ne se quitte pas là-dessus. À l’occasion de la publication, aujourd’hui, du nouveau Guide Michelin – la bible des gourmets –, Le Telegramme tente d’évaluer les chances des chefs de Bretagne, où aucun restaurant n’a été récompensé par trois étoiles depuis la consécration d’Olivier Roellinger en 2006, dans son restaurant de Cancale. Les chefs bretons ont-ils su séduire les redoutables inspecteurs du Guide rouge ? On ne le sait pas encore, mais La Dépêche, autre journal local, a tenté d’en savoir plus sur ces gastronomes "payés pour manger dans les meilleurs restaurants du globe", et surtout rester aussi anonymes que des agents secrets. Tout ce qu’on sait d’eux, c’est que ce sont des hommes et des femmes de 25 nationalités différentes, qu’ils changent régulièrement de moyen de paiement et même de numéro de téléphone pour s'assurer de ne pas être démasqués au moment de la réservation (toujours faite sous un nom d'emprunt), et que chaque inspecteur débutant est mis en binôme avec des inspecteurs plus chevronnés pour une période de formation pouvant aller jusqu'à deux ans – soit environ 800 repas pour "digérer" la méthode Michelin. Ce qui ne décourage visiblement pas les postulants. D’après le patron du Michelin, 8 000 candidatures spontanées lui sont envoyées chaque année.

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