L'équipe de France de rugby affronte samedi l'Angleterre à Twickenham, dans le cadre du Tournoi des Six Nations. Les Bleus espèrent s'imposer dans le dernier stade qui leur résiste, où ils n'ont pas gagné depuis 2007.
Le défi est "majuscule". Le XV de France affronte samedi 11 mars l'Angleterre dans son antre de Twickenham, où les Bleus ne sont plus imposés depuis dix-huit ans, un "Crunch" aussi électrisant que décisif dans le Tournoi des Six Nations.
À six mois du coup d'envoi de leur Coupe du monde (8 septembre-28 octobre), les hommes de Fabien Galthié, qui ont signé le Grand Chelem l'année dernière, ont aussi l'occasion de frapper un grand coup dans le dernier stade qui leur résiste.
Depuis 2020 et l'arrivée de "Fabulous Fab" sur le banc des Bleus, ses troupes ont en effet gagné à Cardiff (2020) pour la première fois depuis dix ans, à Édimbourg (2020) pour la première fois depuis 2014, à Dublin (2021) pour la première fois depuis 2011 et même en Australie (2021) pour la première fois depuis 1990. Ils ont également dominé les légendaires All Blacks (40-25) puis les champions du monde sud-africains (30-26) lors des tests de l'automne.
Londres ? Le temple du rugby anglais résiste encore et toujours à l'envahisseur français depuis 2007. Et même depuis 2005 dans le tournoi. À l'époque, le XV de France s'était imposé de justesse grâce à six pénalités de Dimitri Yachvili (18-17).
"Ce serait grandiose de gagner à Twickenham"
"Ça nous donne aussi la mesure et l'ampleur de la tâche qui nous attend samedi", a détaillé le manager des Bleus, Raphaël Ibanez, titulaire au poste de talonneur lors du succès de 2007 (21-15).
"C'est un défi majuscule", a abondé le sélectionneur Fabien Galthié. Car Twickenham, temple des rêves et des exploits, a souvent été surtout le cercueil des illusions françaises. Les Bleus restent ainsi sur neuf revers de rang à Londres, dont une magistrale déculottée (44-8) reçue en 2019 à quelques encablures du Mondial japonais.
Les Français de 2023 sont prévenus. Et s'ils ne l'étaient pas, les coéquipiers d'Antoine Dupont n'ont qu'à se tourner vers William Servat, leur entraîneur de la conquête et des tâches spécifiques.
"On ne se souvient pas de tous les matches avec l'âge mais j'ai des souvenirs de ce match de 2005 : je me souviens de quelques actions, de gars particuliers comme Julien Bonnaire...", a raconté l'ancien talonneur (49 sélections entre 2004 et 2012).
"Se dire qu'on a l'occasion de réaliser quelque chose de grand avec l'équipe de France, c'est un défi qui me plaît. Aller en terres hostiles, se mesurer à un adversaire incroyablement fort avec beaucoup de tempérament, ça nous plaît. Ce serait grandiose de gagner à Twickenham", a poursuivi Servat.
Une victoire permettrait surtout aux Bleus de 2023 de maintenir en vie leurs rêves de titre dans le tournoi, en cas de faux pas des inexorables Irlandais qui se rendent en Écosse avant d'affronter l'Angleterre.
Un rugby anglais "pas encore abouti" ?
Le XV de la Rose actuel est "une équipe qui se cherche encore", selon Fabien Pelous. "Ils n'ont pas encore un rugby abouti. Les Anglais ont de bonnes individualités, indéniablement ils ont de bons joueurs mais ils maîtrisent moins leur rugby que par le passé", a ajouté dans un entretien à l'AFP l'ancien deuxième-ligne, capitaine des Bleus lors du triomphe de 2007.
Les Anglais ont en effet changé de sélectionneur en décembre, le coach des Leicester Tigers Steve Borthwick succédant à l'Australien Eddie Jones, congédié après une année 2022 catastrophique, ponctuée par six défaites.
L'ancien deuxième-ligne au nez cassé a ramené le XV de la Rose "à une identité bien anglaise", à en croire le Toulousain Thibaud Flament. Comprenez un arrosage automatique de chandelles, un pack puissant porté par Ellis "Baby Rhino" Genge et une "opiniâtreté" soulignée par Galthié.
Avec cette recette, la Rose a retrouvé du piquant et redressé la tête après son revers initial contre l'Écosse (29-23) : l'Italie (31-14) et le pays de Galles (20-10) ont ainsi subi la loi anglaise. À quelques mois du Mondial, c'est donc un test d'Anglais qui attend les Bleus.
Avec AFP