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Le Salon international de l'agriculture (SIA) a ouvert ses portes samedi au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris, où 600 000 visiteurs sont attendus d'ici au 5 mars. Emmanuel Macron, qui effectue la traditionnelle visite présidentielle inaugurale, a rencontré l’égérie du salon, la vache Ovalie.

L'événement est toujours très attendu par le monde agricole. Le Salon international de l’agriculture a ouvert ses portes samedi 25 février à Paris, inauguré par le président de la République, Emmanuel Macron, venu prendre le pouls de la France rurale et du pays, en plein bras-de-fer sur les retraites.

Tapoter le dos des vaches, déguster du "100 % français" et riposter aux interpellations : c'est un rituel présidentiel auquel le chef de l'État a choisi de se plier pendant une longue déambulation de plus de 12 heures.

Des inquiétudes sur le maintien des revenus 

L'édition 2022 était singulière : première grande manifestation post-Covid 2019, elle avait drainé plus de 500 000 visiteurs qui, le plus souvent, avaient tombé le masque. La visite présidentielle avait été très rapide, alors que la guerre en Ukraine venait de débuter.

Cette année, Emmanuel Macron a commencé sa visite par une table ronde avec des professionnels de la pêche. Il a évoqué les années difficiles pour la filière, avec le Brexit, l'envolée des prix des carburants, et assuré de sa "détermination à trouver des solutions".

Il a annoncé un geste sur les carburants, avec une aide qui sera prolongée jusqu'à octobre, selon le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, qui participait aux discussions. Après avoir admiré l'égérie du salon, la vache salers Ovalie, il s'est attardé auprès des éleveurs, s'inquiétant du maintien de leurs revenus et des conditions d'installation des jeunes.

"On est en ruines"

"On est en ruines", lui ont vivement lancé d'autres éleveurs, se plaignant de l'implantation d'antennes-relais de télécoms près de leurs exploitations.

À propos de la sécheresse qui gagne le territoire, le chef de l'État a appelé à un "plan de sobriété sur l'eau" sur le modèle de la "sobriété énergétique", en évoquant "la fin de l'abondance".

La présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire), Christiane Lambert, réclame pour sa part moins de contraintes environnementales et préconise l'instauration d'un chèque alimentaire pour les plus démunis afin de compenser l'envolée des prix.

Si Jacques Chirac, le président dont le nom est le plus associé au salon, se vantait de savoir "tâter le cul des vaches" et voyait dans les salers des "chefs d'œuvre", Emmanuel Macron se veut moins lyrique sur le sujet. En 2018, il fustigeait même ceux qui se contentent de "tapoter les vaches".

Sa visite est néanmoins scrutée de près, le rituel le cédant souvent à l'imprévisible. Il pourrait notamment être interpellé sur l'impopulaire réforme des retraites, qui a donné lieu à des débats houleux à l'Assemblée nationale et sera examinée à partir de mardi prochain au Sénat, et sur la flambée des prix.

En 2008, Nicolas Sarkozy, pris de court, avait lancé son célèbre "Casse-toi, pauvre con !" à un visiteur qui refusait de lui serrer la main.

Avec AFP