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À la une de la presse, ce mardi 6 décembre, la présentation aujourd'hui, à l'assemblée nationale, du projet de loi sur l'immigration. La Chine sur le chemin d'un "retour à la normale", avec la levée progressive des confinements. Et la qualification du Brésil pour les quarts de finales de la Coupe du monde de football.

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À la une de la presse française, ce matin, la présentation aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, du projet de loi sur l'immigration. Un texte qui sera voté au printemps prochain.

Déjà présenté dans ses grandes lignes le mois dernier par les ministres de l'Intérieur et du Travail, ce projet de loi affiche plusieurs objectifs, à la fois mieux faire exécuter les expulsions de clandestins et favoriser la régularisation des travailleurs immigrés, en particulier dans les "métiers en tension". Un texte sur lequel La Croix espère que les députés débattront "sans démagogie ni polémique", pour en finir avec "les échecs de la politique migratoire [française]" : "les insuffisances de l'accueil des demandeurs d'asile", "l'application erratique de l'obligation de quitter le territoire", "l'errance des mineurs isolés", mais aussi le sort des migrants "qui se noient en Méditerranée ou dorment cet hiver dans les rues [des] grandes villes". Quatre ans après la loi asile et immigration portée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérard Collomb, "la majorité assume une plus grande fermeté", d'après L'Opinion, qui évoque un "grand basculement de la Macronie sur le sujet" – allusion à la théorie du complot du "grand remplacement" véhiculée par l'extrême droite. Le journal souligne "l'évolution" d'Emmanuel Macron depuis son premier mandat, sous l'effet du "durcissement de l'opinion publique", et de "la droitisation de sa majorité", mais le Président "encore gêné, comme embarrassé par son "et-et ", et de gauche et de droite, et humanité et fermeté" – d'où le dessin de Kak, montrant des immigrés, arrivant à bord de l'Ocean Viking, accueillis par des pancartes "Bienvenue en France" et "Retournez en Afrique", et cette question d'une députée Renaissance : "Comment dit-on 'en même temps' en soudanais ?".

Cette recherche du compromis risque toutefois de ne satisfaire ni la droite, ni la gauche. Le Figaro critique "le flou" autour de cette réforme, en faisant mine de s'interroger sur ce que signifie "conjuguer fermeté et humanité". "Cela voudrait-il dire que l'application de la loi est inhumaine et que la philanthropie résiderait dans la transgression de cette même loi ?", interpelle le journal – en assurant que "la grande majorité de l'opinion attend du gouvernement qu'il reprenne fermement le contrôle de l'immigration". Pas convaincu non plus, Libération dénonce les "incohérences" du texte et au-delà, de l'État français, qui dit vouloir expulser les clandestins, mais fait travailler des milliers d'entre eux dans la fonction publique, souvent via la sous-traitance. Le journal a rencontré plusieurs de ces sans-papiers, qui, tous, risquent l'expulsion, bien qu'ils exercent un métier "sous tension". Libé cite notamment le cas d'une diplômée de médecine vietnamienne qui s'était vu promettre de voir son dossier étudié, au moment où elle avait intégré l'hôpital public, avant de se retrouver sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), une fois sa mission terminée.

En Chine, un hommage national pour Jiang Zeming, l'ancien président disparu la semaine dernière à 96 ans, se déroule aujourd'hui. "L'au revoir final au bien-aimé dirigeant", fait la une du China Daily, qui montre l'actuel président, Xi Jinping, se recueillant devant la dépouille de son prédécesseur, au cimetière révolutionnaire de Babaoshan, à Pékin, la dernière demeure des grandes figures du PCC, où Jiang Zemin a été incinéré hier. La presse officielle chinoise semble toutefois assez pressée de passer à autre chose, comme en témoigne la une du Global Times, où le président russe, Vladimir Poutine, photographié lors de sa visite, hier, sur le pont de Crimée, a remplacé Jiang Zemin et son allié Xi Jinping. Le journal a remisé les condoléances, et se félicite, ce matin, de ce que l'allègement des mesures sanitaires contre le Covid-19 ait fait grimper les actions chinoises. La levée des confinements pose cependant un défi de taille pour le régime chinois, désormais confronté au risque d'une flambée de l'épidémie, d'après The Financial Times, qui évoque le problème du refus de dizaines de millions de Chinois âgés, de se faire vacciner. Le quotidien britannique cite le chiffre de 85 millions de personnes, soit un tiers des sexagénaires, qui n'auraient pas encore reçu, à ce jour, la troisième dose de vaccin nécessaire pour être suffisamment protégés contre le variant Omicron. D'après le journal, leur refus du vaccin serait dû à leur méfiance envers les produits pharmaceutiques fabriqués en Chine, à leur incompréhension face au fait que les vaccins n'arrêtent pas complètement la transmission du virus ou encore à un faux sentiment de sécurité, lié au nombre de cas relativement faible, jusqu'à présent, en Chine.

En Afrique du Sud, l'ANC, le parti du président, Cyril Ramaphosa, soupçonné de corruption, a décidé de le soutenir. Après une journée de débat, et malgré les rivalités internes, Cyril Ramaphosa a finalement obtenu le soutien de ses camarades, qui voteront contre l'ouverture d'une procédure de destitution, pour la plus grande joie, évidemment, du chef de l'État sud-africain – qu'on voit tout sourire à la une de Business Day. "L'ANC sauve le soldat Cyril", mais le site d'info burkinabé Wakat Sera estime que Ramaphosa est toutefois "loin d'être sorti des embrouilles" et que "l'histoire est loin de son épilogue dans une Afrique du Sud où les affaires rattrapent toujours leurs auteurs".

Un mot sur la victoire flamboyante, hier, du Brésil face à la Corée du Sud, éliminée du Mondial de football, 4 buts à 1. Qualifiés pour les quarts de finale, les joueurs de la Seleçao ont célébré leur victoire en dansant, avec une joie communicative. "Dança Brasil !", s'enthousiasme O Dia, qui montre aussi la banderole déployée en soutien au "Rei", le Roi Pelé. L'ancien champion, âgé de 82 ans, souffre d'un cancer et est actuellement hospitalisé pour une infection respiratoire. Il suit ce Mondial depuis son lit d'hôpital, à São Paulo. D'où le titre d'O Correio Brazilense, ce matin, qui parle d'une "Victoire bénie par le roi". Prochain rendez-vous pour le Brésil : ce vendredi, face à la Croatie.

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