Les leaders des six pays arabes du Golfe, qui se réunissent ce lundi en sommet, n'ont pas encore précisé s'ils aideraient l'émirat de Dubaï, en plein déboire financier. Ils devraient également discuter de la guerre au Yémen et du nucléaire iranien.
AFP - Les dirigeants des six pays arabes du Golfe (CCG) qui tiennent un sommet lundi à Koweït devraient discuter de projets économiques, de la guerre au Yémen et du dossier nucléaire iranien, mais n'ont pas précisé s'ils comptaient aider l'émirat de Dubaï en difficultés.
Le sommet "va débattre des chocs économiques, de l'effondrement des marchés financiers internationaux et de son impact" sur les économies du Golfe, a déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammed Al-Sabah.
Le ministre koweïtien des Finances Moustafa al-Chamali a pour sa part appelé à une action commune du CCG: "Aujourd'hui, nous sommes dans une phase qui requiert de nous tous de redoubler d'efforts face à la crise (...) qui continue à affecter les économies du Golfe".
"(Nous) devons travaillons ensemble pour éviter de nouvelles retombées de la crise", a-t-il ajouté lors d'une réunion des ministres des Fiances du CCG à Koweït.
"Nous avons vu ce qui s'est produit à Dubaï et cela nous pousse à nous demander comment bâtir une économie des pays du Golfe capable d'absorber les chocs et les prévenir", a noté le ministre des Affaires étrangères, cité par le quotidien al-Hayat dimanche.
Le sommet de Koweït va "donner le coup d'envoi à l'union monétaire, en prélude à une monnaie unique qui créera un ensemble économique du CCG sur le modèle de l'Union européenne", a-t-il encore dit.
Avec un tel ensemble, "nous serons plus solidaires face aux défis" à relever, a souligné cheikh Mohammad Al-Sabah.
Les économies des monarchies du Golfe, qui détiennent 45% des réserves prouvées de brut, ont été durement touchées par la chute de leurs recettes pétrolières dans la foulée de la crise économique mondiale.
Même si l'impact de cette crise est au menu du sommet, il est difficile de savoir si les dirigeants du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) vont venir à la rescousse de Dubaï, l'un des sept membres de la fédération des Emirats, ployant sous une dette publique de près de 100 milliards de dollars dont 59 milliards à la solde du conglomérat Dubai World.
Le traité sur l'union monétaire, signé en mai et ratifié par quatre des six membres du CCG après le retrait d'Oman et des Emirats, prévoit l'établissement l'an prochain d'une union monétaire en prélude à la création à Ryad d'une Banque centrale régionale, laquelle devra entreprendre les mesures pour le lancement d'une monnaie unique.
Bien que le CCG répète que cette monnaie sera lancée en 2010, le ministre koweïtien des Affaires étrangères a récemment indiqué que le projet pourrait prendre jusqu'à dix ans pour se réaliser.
En outre, le sommet doit créer une Autorité du CCG pour le transport ferroviaire qui aura en charge la construction d'un réseau de 2.000 km de chemins de fer d'un coût pouvant atteindre 25 milliards de dollars. Il doit aussi donner le feu vert à un projet d'interconnexion électrique.
Par ailleurs, le sommet doit évoquer la guerre dans le nord du Yémen, qui oppose depuis le 11 août l'armée et la rébellion zaïdite chiite.
Cheikh Mohammad Al-Sabah a assuré que le sommet allait "soutenir l'Arabie saoudite", dont les troupes étaient intervenues début novembre contre les rebelles yéménites à sa frontière.
Le CCG est en butte à "de graves développements en matière de sécurité et à de sérieuses retombées économiques", a-t-il dit lors d'une réunion avec ses pairs du groupe, pour préparer le sommet qui doit se pencher aussi sur le programme nucléaire de l'Iran.
"La question nucléaire iranienne est une source d'inquiétude pour les pays du CCG, et si de nouvelles sanctions sont imposées à l'Iran, cela créera de nouvelles tensions dans la région", a-t-il dit.