
Le second tour de la présidentielle peine à départager le chef de l'État sortant, Traian Basescu, du social-démocrate Mircea Geoana (photo). Ils revendiquent tous deux la victoire. Un sondage de sortie des urnes donne 51,6% à Mircea Geoana.
AFP - Les deux candidats à l'élection présidentielle de dimanche en Roumanie, le président sortant de centre-droit Traian Basescu et le social-démocrate Mircea Geoana, ont revendiqué la victoire, alors que trois des quatre sondages sortie des urnes donnaient M. Geoana en tête.
"Ma victoire est la victoire de tous les citoyens roumains qui veulent une vie meilleure", a déclaré M. Geoana devant ses partisans aussitôt après la clôture des bureaux de vote et la diffusion des premiers sondages, à 19h00 GMT.
"J'ai gagné, comme en 2004, je vous assure que j'ai devancé Geoana", a pour sa part lancé M. Basescu, en référence aux résultats également serrés de la présidentielle d'il y a cinq ans.
Sur les quatre sondages diffusés par les télévisions, un seul, réalisé par l'insitut CSOP, plaçait les deux candidats à égalité parfaite avec 50% chacun.
Les trois autres créditaient M. Geoana d'une avance allant de 1,6 à 3,2 points sur son rival.
Mais le président sortant a mis en avant le fait que les résultats des sondages portaient sur les réponses des électeurs à deux heures de la clôture du scrutin et ne prenaient pas en compte le vote des dizaines de milliers de Roumains de l'étranger, traditionnellement favorables à M. Basescu.
Ce dernier a appelé ses sympathisants au calme, les invitant à attendre "en toute confiance" le résultat du comptage des voix.
Les premiers résultats partiels seront publiés lundi matin.
Alors que les partis politiques s'étaient accusés réciproquement de "fraudes" tout au long de la journée, tout comme au premier tour, le 22 novembre, le président de l'association Pro Democratia, Cristian Parvulescu, a préféré parler d'"irrégularités".
"Nous avons eu des constatations d'irrégularités mais très peu de fraudes. Dans certains bureaux de vote, il y a eu des tentatives de fraudes, la tentation a pu être grande pour des leaders locaux, mais il n'y a pas de preuves suffisantes" de fraudes, a-t-il déclaré.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) devrait rendre son rapport sur le scrutin lundi.
"Quel qu'il soit, le président n'aura pas le temps de faire la fête", a mis en garde l'analyste politique Emil Hurezeanu sur la chaîne de télévision Realitatea TV.
"Il devra résoudre la situation critique où se trouve le pays et colmater les failles qui se sont créées au sein de la société", polarisée entre sympathisants et adversaires du président sortant, a-t-il dit.
Prenant les devants, M. Geoana, qui a bénéficié au second tour du soutien des libéraux, troisième force politique du pays, a répété qu'une fois officiellement élu il nommerait le maire de Sibiu (centre) Klaus Iohannis au poste de Premier ministre.
Ce dernier avait été proposé par l'opposition majoritaire au Parlement pour occuper cette fonction aussitôt après la chute du gouvernement de centre droit d'Emil Boc, début octobre.
Mais le président sortant avait refusé de le désigner, estimant qu'il serait la "marionnette" de la vieille garde au sein du Parti social-démocrate (PSD), l'ex-président Ion Iliescu en tête.
Interrogé par les médias à Sibiu, M. Iohannis a assuré que les négociations en vue de la formation du futur gouvernement commenceraient "dès lundi".
Quel qu'il soit, le nouveau gouvernement devra faire adopter rapidement le projet de budget 2010, indispensable pour le versement par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne de nouvelles tranches de leur prêt global de 20 milliards d'euros.