
À la Une, mardi : le rachat de Twitter par l'homme le plus riche du monde, les suites à donner à la réélection d'Emmanuel Macron et le scénario d'une cohabitation forcée, rêvée par ses opposants.
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Pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a réussi son OPA. Le propriétaire et fondateur de Tesla et SpaceX se paie l’un des plus importants réseaux sociaux de la planète, titre The Independent. À 50 ans, le multimilliardaire contrôle désormais une des plus grosses entreprises du monde. Mais la presse, de manière générale, voit d'un mauvais œil ce rachat forcé. Pour le Frankurter Allgemeine Zeitung, il pose une question éthique : "Acte désintéressé ou délire égocentrique ?" s’interroge le journal allemand. Le milliardaire, réputé pour utiliser très régulièrement Twitter, n’a jamais fait dans la dentelle lorsqu’il s’agissait de donner sa propre opinion. Ces propos, parfois insultants envers des personnalités publiques, avaient été retoqués par le réseau social. Elon Musk assure qu’avec lui, "les choses vont changer" en matière de liberté d'expression.
Cela inquiète le New York Times. Dire qu’on veut faire de Twitter "une forteresse pour la liberté d’expression" c'est bien, mais cela doit dépendre de la définition qu'on s'en donne. Pour Elon Musk, elle ne doit pas avoir de limites. Il y a un risque, rappelle le journal, de voire abonder des propos sexistes à l’égard des femmes, racistes ou insultants à l’égard des minorités sans risque de censure. Le journal prédit un "avenir sombre" pour Twitter qui pourrait, sous Elon Musk, devenir un "endroit effroyable".
En France, pas "d'état de grâce" pour Emmanuel Macron après sa réélection à l'Élysée. La presse française interpelle le chef de l'État : "Alors, on change ?" (Libération), "Macron, entends-tu ?" (L'Humanité). Pour ces deux quotidiens classés à gauche, le message est clair. Emmanuel Macron ne doit pas faire la sourde oreille et ne pas oublier les voix de toutes les formations politiques qui lui ont permis de faire un nouveau mandat. Le futur quinquennat doit être plus "collectif", écrit Libération. Et forcément "mieux", auquel cas les cinq ans qui viennent seraient "intenables". Le Figaro parle, lui, d’un "tourment français" : "Que dire d’un pays où le président réélu prononce le soir de sa victoire l’un des discours les plus creux de sa vie politique et où la perdante parle de victoire ?", s’interroge le journal. Un "chantier herculéen" attend Emmanuel Macron, conclut l’éditorial.
Dans ce contexte d’instabilité politique, les opposants au chef de l'État ont déjà lancé la campagne des législatives. Trois blocs se disputeront la majorité, explique L’Orient-Le Jour : le parti présidentiel, La République en marche, le Rassemblement National et l'Union populaire, incarnée par Jean-Luc Mélenchon. Cette grande bataille électorale sera l’occasion d’observer le jeu des alliances qui se mettront en place pour obtenir le plus de sièges, voire une majorité absolue.
Une cohabitation est-elle possible ? Plusieurs formations politiques ont déjà décrit ces législatives comme un troisième tour de la présidentielle, tant les divisions sont profondes en France, écrit L'Opinion. La majorité sortante cherchera à "rassembler", mais les extrêmes pourraient dominer la vie parlementaire du pays pour la première fois sous la Ve République.