
Les grandes puissances multiplient annonces et initiatives pour que le succès soit au rendez-vous à Copenhague où s'ouvre dans moins de deux semaines la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique.
Les 191 pays invités, plus le Danemark, doivent se réunir du 7 au 18 décembre à Copenhague afin de trouver un accord mondial pour prévenir le réchauffement de la planète. Soixante-sept chefs d’Etat et de gouvernement ont déjà confirmé leur présence à la conférence de l’ONU. L’enjeu : trouver un accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre - le protocole de Kyoto arrivant à échéance en 2012.
A quelques jours de la rencontre, les principaux acteurs - et en particulier la Chine et les Etats-Unis - ont annoncé des objectifs chiffrés. Tour d’horizon.
La Chine fait preuve de bonne volonté
La Chine, l’un des deux plus gros pollueurs de la planète, s'est toujours refusée à fixer des objectifs contraignants en matière de réduction d'émissions polluantes, afin de ne pas sacrifier sa croissance. A moins de deux semaines de la Conférence sur le climat, elle change son braquet. Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a annoncé qu’il se rendra à la conférence de Copenhague, satisfaisant ainsi la communauté internationale qui ne peut escompter un succès sans la présence chinoise.
Premier émetteur de gaz à effet de serre, la Chine affiche pour la première fois un objectif chiffré de réduction de son "intensité carbonique" (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45 % d'ici 2020, en prenant pour référence 2005.
En parlant non pas de réduction globale, mais de baisse des émissions par point de pourcentage du PIB, la Chine souligne que sa priorité reste le maintien de la croissance économique.
Les Etats-Unis concilient exigences internationales et politique intérieure
Les Etats-Unis, l'autre deuxième plus gros pollueur de la planète, s’affirment comme un acteur incontournable pour l’obtention d’un succès à Copenhague.
En rupture par rapport à son prédécesseur George W. Bush, Barack Obama a conscience des enjeux et prend les négociations au sérieux. Pour preuve, il se rendra en personne à la Conférence sur le climat, où il devra tenter de concilier attentes internationales et exigences du Congrès américain.
Barack Obama a chiffré ses objectifs de réduction d’émissions polluantes : 17 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à 2005, puis de 30 % d'ici à 2025 et 42 % d'ici à 2030.
Ces objectifs dépendent des décisions du Congrès qui doit adopter une loi sur le climat. La chambre des Représentants a entériné ces chiffres en juin, de justesse toutefois, et le Sénat commence à peine ses travaux. Les réticences portent sur le fait que les textes pénalisent à la fois le charbon et le pétrole pour favoriser les énergies vertes.
L'Union européenne s'affirme comme modèle
L’Union européenne veut s’affirmer comme le chef de file de la lutte contre le réchauffement climatique. Fin octobre, elle s’est dite prête à aider les pays pauvres à réduire leur facture environnementale, sans pour autant quantifier son effort. L'UE a fixé à 100 milliards d'euros par an les besoins en financements internationaux pour aider les pays pauvres entre 2013 et 2020.
Les pays de l'Union européenne se sont engagés à réduire leurs émissions d'au moins 20 % d'ici 2020 par rapport à 1990, envisageant d’aller jusqu’à 30 % en cas d'accord à Copenhague.
La France poursuit sa diplomatie verte
Nicolas Sarkozy a fait de la réduction des émissions de gaz à effet de serre l’une de ses priorités diplomatiques, et ne cesse de répéter qu’il ne veut pas "d’accord au rabais" à Copenhague. Il exige que les négociateurs parviennent à la fin de la conférence à un accord politique fixant des engagements contraignants de réduction des gaz à effet de serre.
Poursuivant sa diplomatie verte, le président français s’est rendu le 26 novembre à Manaus, au cœur de la forêt amazonienne du Brésil, afin de convaincre les pays de la région de présenter une proposition commune ambitieuse à Copenhague. Une proposition qu’il souhaite favorable à un accord contraignant à Copenhague.
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