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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a "exhorté" mardi son homologue russe, Sergueï Lavrov, à une "désescalade immédiate et au retrait" des troupes russes à la frontière ukrainienne. 

Les discussions téléphoniques s'enchaînent, sans succès. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a "exhorté", mardi 1er février, son homologue russe Sergueï Lavrov à une "désescalade immédiate et au retrait" des troupes russes à la frontière ukrainienne, selon un communiqué du département d'État américain.

"Le secrétaire d'État a souligné la volonté des États-Unis, de manière bilatérale et avec nos alliés et partenaires, de poursuivre un échange substantiel avec la Russie sur les inquiétudes de sécurité mutuelles", a déclaré la diplomatie américaine. "Il a souligné qu'une nouvelle invasion de l'Ukraine engendrerait des conséquences rapides et sévères." 

Il a "exhorté la Russie à une désescalade immédiate et au retrait des troupes et de l'équipement à la frontière de l'Ukraine", a poursuivi le département d'État. Il a aussi "exhorté la Russie à emprunter la voie diplomatique" plutôt que le conflit.

De son côté, Sergueï Lavrov a affirmé à la télévision russe qu'Antony Blinken était d'accord "qu'il y a des raisons pour poursuivre le dialogue (sur le thème de la sécurité de la Russie). On verra comment ça se passe". La question clé pour Moscou reste le rejet par les Occidentaux du principe "d'indivisibilité de la sécurité", autrement dit l'idée selon laquelle aucun État ne peut renforcer sa sécurité au dépens d'un autre. 

Les États-Unis accusent le Kremlin de préparer l'invasion de l'Ukraine, pays déjà déchiré depuis 2014 par une guerre civile dans l'Est entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses appuyés par Moscou.

Moscou dément toute velléité belliqueuse, mais conditionne la désescalade à des garanties pour sa sécurité.

Cette conversation est la première entre les deux puissances rivales depuis que les États-Unis et l'Otan ont remis la semaine dernière à Moscou leur réponse écrite aux exigences formulées, également par écrit, mi-décembre par le Kremlin.

La Russie réclamait notamment la garantie juridique que l'Ukraine et d'autres pays à ses portes n'entreraient jamais dans l'Alliance atlantique.

Pour dissuader Moscou de toute agression, les Occidentaux ont aussi accéléré leurs préparatifs de sanctions économiques.

Les États-Unis comme le Royaume-Uni, qui est l'un des terrains d'investissement favoris des grandes fortunes russes, ont ainsi dit lundi vouloir frapper au portefeuille des proches du Kremlin.

Sanctions en préparation

Parallèlement, les manœuvres diplomatiques continuent, tout comme les préparatifs de sanctions. Les États-Unis comme le Royaume-Uni, qui est l'un des terrains d'investissements favoris des grandes fortunes russes, ont dit lundi vouloir taper au portefeuille le premier cercle du pouvoir russe et des proches du Kremlin.

Du côté de Londres, les oligarques russes risqueront le gel de leurs avoirs au Royaume-Uni et l'impossibilité d'entrer sur son territoire. Il sera également impossible pour une entreprise ou un individu au Royaume-Uni d'effectuer des transactions avec eux.

Les Européens souhaitent ne pas être en reste des efforts diplomatiques menés par Washington. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été reçu à Kiev par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a tempéré ces derniers temps les risques d'invasion à grande échelle dont avertissent certaines capitales occidentales.

"Il est vital que la Russie recule et choisisse la voie de la diplomatie et je pense que c'est encore possible. Nous sommes prêts à dialoguer, bien sûr, mais les sanctions sont prêtes", a-t-il averti. Ces sanctions, a-t-il précisé, s'appliqueraient "au moment même où le premier orteil russe" passerait la frontière.

Il a indiqué qu'il s'entretiendrait mercredi avec Vladimir Poutine par téléphone, après un premier rendez-vous manqué lundi en raison de la crise qu'il traverse à cause des fêtes tenues à Downing Street pendant les confinements.

Avec AFP