Selon Moscou, la centrale de Bouchehr, dans le sud de l'Iran, ne sera mise en service qu'à la fin de l'année. Cette annonce intervient alors que Téhéran n'a toujours pas répondu à l'offre de compromis proposée par les Occidentaux.
AFP - La centrale nucléaire construite par les Russes à Bouchehr, dans le sud de l'Iran, ne sera pas mise en service d'ici à la fin 2009, comme prévu ces derniers mois, a annoncé lundi le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko.
"Nous attendons des résultats sérieux d'ici à la fin de l'année mais la mise en service elle-même (de la centrale) n'interviendra pas à cette échéance", a-t-il déclaré, cité par les agences russes Interfax et RIA Novosti.
Le chef de l'Agence russe de l'énergie atomique Rosatom, Sergueï Kirienko, avait pour sa part assuré fin juillet que la centrale serait mise en service en 2009.
Cette annonce intervient alors que les grandes puissances, y compris la Russie, commencent à s'impatienter devant l'absence de réponse de Téhéran à leur offre de compromis sur le nucléaire et que des menaces de sanctions sont de nouveau d'actualité.
Haussant à son tour le ton, le président russe Dmitri Medvedev a déclaré dimanche que la Russie était "prête à aller plus loin" sur cette voie. "Si nous échouons (dans les négociations), d'autres options sont ouvertes, afin d'engager le processus dans une direction différente", a-t-il dit.
La centrale de Bouchehr -- un projet que la Russie a repris à l'allemand Siemens en 1994 -- constitue elle-même un enjeu dans la crise du nucléaire iranien même si Moscou s'en tient officiellement à ses engagements commerciaux vis-à-vis de Téhéran.
Son achèvement a déjà été retardé à de multiples reprises, alors que les Occidentaux craignent que le programme nucléaire iranien ne dissimule un projet militaire.
La construction elle-même de la centrale est officiellement achevée depuis février et la Russie a déjà livré le combustible nucléaire nécessaire à son fonctionnement.
Il reste à procéder au lancement "technique", qui vise à tester les équipements, et précède le lancement "énergétique" proprement dit pour la production d'électricité.
M. Chmatko a assuré que la mise en service relevait uniquement de facteurs techniques, concernant notamment la sécurité, et ajouté que les procédures d'aménagement hydraulique du site venaient de commencer.
"Les Iraniens voient comment cela se déroule et ne nous posent pas de questions", a-t-il dit, cité par RIA Novosti. "La Russie remplit ses obligations à l'égard de l'Iran", a-t-il ajouté.